Choisir son véhicule, c’est bien plus qu’une question de goût ou de budget. Pour un futur chauffeur de taxi, ce choix conditionne la rentabilité de l’activité, les charges mensuelles et même la conformité réglementaire. En 2025, trois grandes options s’offrent à vous : l’achat, la location longue durée (LLD) et la location avec option d’achat (LOA). Voici, sans détour, ce que chaque solution implique.
Les exigences réglementaires pour un véhicule de taxi en 2025
Avant de parler chiffres, il faut balayer les idées reçues : tous les véhicules ne peuvent pas être utilisés comme taxi. Les règles sont strictes.
Capacité : le véhicule doit pouvoir accueillir entre 4 et 9 personnes, chauffeur inclus. C’est le strict minimum pour être exploitable.
Dimensions : en dessous de 4,50 m de long et 1,70 m de large, oubliez. Le confort des passagers et la tenue de route sont non négociables.
Puissance moteur : 84 kW minimum, soit environ 114 chevaux. Pas question de rester à la traîne dans le trafic urbain ou de peiner en zone montagneuse.
Portes : 4 obligatoires. Le monospace 3 portes, même spacieux, n’est pas admissible.
Âge du véhicule : depuis décembre 2023, la limite est fixée à 7 ans (au lieu de 6). Un an de gagné pour l’amortissement, ce n’est pas rien. Sauf cas extrêmement rare si vous optez pour un véhicule de collection (type berline vintage), auquel cas l’âge ne compte pas.
Contrôle technique : tous les ans, pas un jour de plus. Et si vous utilisez un véhicule d’occasion, un passage immédiat au contrôle est imposé avant la première course. Ce contrôle est plus sévère que pour un particulier : 133 points de vérification, et des sanctions qui peuvent grimper jusqu’à 750 € d’amende.
Acheter son véhicule : un investissement à maîtriser
Acheter, c’est détenir. Et détenir, c’est assumer. Ce choix implique une gestion en autonomie complète, mais offre des avantages concrets.
TVA récupérable : vous achetez un véhicule 35 000 € HT ? Vous récupérez les 7 000 € de TVA.
Amortissement : en tant que professionnel, vous pouvez amortir la valeur du véhicule sur 4 à 5 ans. Cela réduit directement votre base imposable, à condition d’être au régime réel ou en société (SARL, SAS…).
Patrimoine professionnel : vous êtes propriétaire, donc vous pouvez revendre. C’est un actif, pas juste une dépense.
En contrepartie :
- Fonds de départ élevés : 35 000 € à sortir, ce n’est pas à la portée de tous.
- Entretien et réparations à votre charge : Et avec 60 000 km/an, le carnet d’entretien se remplit vite.
- Renouvellement obligatoire tous les 7 ans : Anticipez, sinon votre outil de travail pourrait devenir inutilisable.
La LLD : louer sans s’attacher, mais avec contrat
La LLD, c’est un peu comme une colocation avec votre véhicule : vous l’utilisez, vous l’entretenez, mais il ne vous appartient jamais.
Contrat de 2 à 5 ans avec kilométrage plafonné, en échange d’un loyer mensuel fixe. Pas de mauvaise surprise : l’entretien, l’assistance, parfois même l’assurance sont inclus.
TVA récupérable chaque mois : Vous payez 750 € HT par mois ? Vous récupérez 150 €.
Avantages :
- Zéro immobilisation de capital : Seul le premier loyer (souvent majoré) est à prévoir.
- Simplicité administrative : Tout est compris, tout est prévu.
- Fiscalement intéressant : Les loyers sont intégralement déductibles.
Inconvénients :
- Pas de revente : Le véhicule n’est pas à vous.
- Kilométrage limité : Dépassement = pénalités, parfois salées.
- Coût global souvent supérieur à l’achat sur 4 ans, surtout pour les gros rouleurs.
La LOA : louer, puis posséder (ou pas)
La LOA est l’option des indécis. Vous louez d’abord, vous décidez ensuite.
Durée classique : 36 à 48 mois, avec des loyers de 650 € HT/mois et une option d’achat finale (environ 12 000 € HT dans notre exemple).
TVA récupérable sur les loyers ET sur l’achat final, si vous levez l’option.
Avantages :
- Flexibilité : Vous testez l’activité sans engagement irréversible.
- Possibilité d’achat : Si tout se passe bien, vous gardez le véhicule.
- Amortissement possible après rachat : Il entre alors à l’actif de votre entreprise.
Inconvénients :
- Frais d’entretien souvent à votre charge : Ce n’est pas une LLD.
- Kilométrage limité : Comme en LLD.
- Valeur résiduelle parfois trop élevée : Ce qui rend l’achat final moins intéressant.
Comparaison chiffrée sur 4 ans : le match
Imaginons un chauffeur de taxi en début d’activité, avec un véhicule de 35 000 € HT, 50 000 km/an. Voici un aperçu clair des différences de coût :
| Éléments comparés | Achat | LLD | LOA |
| Coût initial | 35 000 € HT | 3 500 € HT (1er loyer) | 3 500 € HT (1er loyer) |
| Loyers mensuels | Aucun | 750 € HT/mois (entretien inclus) | 650 € HT/mois (entretien exclu) |
| Entretien annuel | 2 500 € env. | Inclus dans le contrat | À la charge du locataire |
| Assurance | ~1 800 € / an | À souscrire séparément | À souscrire séparément |
| Valeur résiduelle à 4 ans | 12 000 € estimée | Aucune | 12 000 € HT (option d’achat) |
| Revente ou rachat possible | Oui | Non | Oui (en fin de contrat) |
| Contraintes kilométriques | Aucune | Oui (pénalités si dépassement) | Oui (pénalités si dépassement) |
Quelle option pour quel profil ?
Si vous avez une trésorerie faible : la LLD est la solution la plus accessible au démarrage. Pas besoin de sortir 35 000 € d’un coup, tout est lissé.
Si vous prévoyez un kilométrage élevé (>60 000 km/an) : achetez. Au-delà d’un certain seuil, les pénalités kilométriques rendent la LLD et la LOA trop chères. Mieux vaut posséder, même si cela implique d’anticiper les coûts d’entretien.
Si votre activité évolue vite : privilégiez la LOA. Vous louez d’abord, vous choisissez ensuite. Si vous changez d’avis, vous n’êtes pas bloqué. Si tout se passe bien, vous rachetez et vous continuez.
Le bon choix n’est pas universel. Il dépend de votre budget de départ, de votre volume d’activité attendu et de vos objectifs à moyen terme. Mais une chose est sûre : mieux vaut faire le bon calcul avant de tourner la clé de contact.
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