Une structure tarifaire rigide, mais pas figée
Le tarif d’une course de taxi en 2025 repose sur trois piliers réglementés : la prise en charge, le prix au kilomètre et le tarif horaire. Chaque composant est plafonné par arrêté ministériel, et vous n’avez pas le droit d’en déroger.
- La prise en charge est plafonnée à 4,48 €. Elle est due dès que le client monte dans le véhicule. Même si vous ne faites que 200 mètres, ce montant est facturé.
- Le tarif kilométrique atteint au maximum 1,29 € par kilomètre. Il varie localement mais ne doit jamais dépasser ce seuil.
- Le tarif horaire, appliqué lors des arrêts prolongés ou de la circulation à vitesse très réduite (merci les embouteillages), est plafonné à 41,76 € par heure.
Autrement dit, si vous vous retrouvez coincé sur le périphérique à 12 km/h, ce n’est pas une perte sèche. Votre compteur tourne au temps.
Le tarif minimum : une sécurité pour les petites courses
Même si une course ne dure que quelques minutes ou couvre une distance très courte, le tarif minimum reste fixé à 8 €.
C’est votre filet de sécurité pour les clients qui ne veulent aller qu’à la boulangerie du coin. En dessous de ce montant, le système ne vous permet pas de descendre. C’est une règle nationale. Elle s’applique à Paris comme à Lannion.
Réservations : le supplément qui ne dort jamais
Un client vous appelle pour une course immédiate ? Ou planifie une prise en charge à 6 h demain matin à la gare ? Des suppléments de réservation s’appliquent, variables selon les villes.
À Paris, 4 € pour une réservation immédiate et 7 € pour une réservation anticipée.
À Lyon, on passe à 2 € pour une immédiate et 4 € pour une anticipée.
À Nice, Cannes, Antibes : 3 ou 4 € selon les cas, avec une particularité à Toulouse : 7 € hors station et 3 € en station.
Cela signifie que, lorsque vous préparez une course réservée, vous êtes rémunéré pour cette mobilisation, même si le compteur ne tourne pas encore.
Passagers nombreux, bagages lourds : c’est payant
Vous transportez une joyeuse bande de 6 touristes et leurs valises XXL ?
- À partir de la 5e personne, un supplément passager de 5,50 € est autorisé à Paris. Ailleurs, c’est souvent 4 €.
- Pour les bagages encombrants, certains territoires appliquent un supplément de 2 € par objet.
Vous devez savoir que ces suppléments doivent obligatoirement être mentionnés dans le véhicule, lisiblement. En cas de contrôle, l’absence d’affichage vous expose à une verbalisation.
Les majorations : quand le contexte justifie le tarif
Trois cas de figure permettent une majoration jusqu’à 50 % du tarif kilométrique :
- Courses de nuit ou aux heures de pointe
- Routes enneigées ou verglacées (si vous équipez votre véhicule en conséquence)
- Courses avec retour à vide (si vous devez revenir sans client)
Certaines zones permettent une majoration de 100 % pour des trajets sortant du périmètre autorisé de stationnement.
Cela peut doubler la facture… et votre rémunération. Attention, ces cas sont strictement encadrés. Une facturation abusive peut entraîner des sanctions administratives.
Forfaits aéroports : pas de surprises, mais des règles strictes
Pour les liaisons entre Paris et ses aéroports, des forfaits fixes sont obligatoires, quel que soit le trafic :
- Charles-de-Gaulle vers Paris rive droite : 56 €
- Charles-de-Gaulle vers Paris rive gauche : 65 €
- Orly vers Paris rive droite : 45 €
- Orly vers Paris rive gauche : 36 €
En région, d’autres forfaits s’appliquent. À Nice par exemple :
- Nice centre : 32 €
- Monaco : 95 €
- Cannes : 85 €
Ces montants doivent être connus, affichés et appliqués sans variation. Vous n’avez pas à négocier. Le client non plus.
Les taxis conventionnés : un cas à part, un tarif particulier
Si vous transportez des patients dans le cadre d’un transport médical conventionné avec l’Assurance Maladie, la grille tarifaire est distincte.
En 2025, une proposition de révision tarifaire introduit plusieurs nouveautés :
- Un forfait de 13 € pour 4 km (au lieu de 12 € pour 7 km précédemment)
- Un forfait “marche lente” de 15 € en zones urbaines denses
- Une majoration pour retour à vide après hospitalisation : 25 % (trajet < 50 km) ou 50 % (trajet > 50 km)
- Majoration nuit et jours fériés portée à 60 %
Vous devez être conventionné pour appliquer ces tarifs. Et chaque course nécessite une prescription médicale et une attestation de prise en charge.
Mise à jour des taximètres : un passage obligé
Les nouveaux tarifs sont effectifs au plus tard le 1er février 2025. Les préfets ont pour mission de publier les arrêtés locaux. Ensuite, chaque chauffeur a jusqu’au 1er mai 2025 pour mettre à jour son taximètre.
Cette mise à jour doit afficher la lettre E bleue pour 2025. En l’absence de ce code sur le cadran, votre tarification peut être contestée.
Pendant le trajet, le compteur doit être visible et lisible, avec un affichage constant du prix.
Une réglementation visible dans le véhicule
Vous devez afficher à l’intérieur du véhicule :
- Le tarif en vigueur
- Les suppléments applicables
- Les forfaits obligatoires
C’est non négociable. Cela permet aux clients de vérifier la légalité de la course. Et cela vous protège contre les réclamations infondées.
Une tarification calibrée au centime
La tarification des taxis en 2025 est à la fois encadrée et complète. Elle prend en compte la distance, le temps, les circonstances particulières, la réservation, les bagages, les passagers et même les trajets aéroportuaires.
En tant que futur chauffeur, vous devrez maîtriser ces composantes, savoir les expliquer clairement, les appliquer rigoureusement, et les afficher sans ambiguïté.
La réglementation n’est pas là pour vous compliquer la vie. Elle existe pour instaurer une confiance dans le service. Et cette confiance, c’est aussi votre futur chiffre d’affaires.


