Les taxis français et britanniques n’exercent pas dans le même décor, mais ils partagent un point commun : leurs passagers attendent ponctualité, confort et professionnalisme. D’un côté, des rues pavées parisiennes aux chantiers permanents. De l’autre, les avenues londoniennes et leurs « black cabs » reconnaissables au premier coup d’œil. Pour un futur chauffeur de taxi, comprendre ces différences peut affiner votre vision métier.
Le marché du taxi en France VS au Royaume Uni
En France, environ 63 000 taxis sillonnent routes et rues, avec une concentration marquée en Île-de-France et une présence stable en zones rurales. Depuis 2018, le secteur a connu une hausse de 12 % du nombre d’immatriculations, signe d’un intérêt toujours fort pour ce métier, notamment après la crise sanitaire.
Au Royaume-Uni, 56 400 taxis licenciés en Angleterre sont recensés en 2024, un chiffre en recul. À Londres, seuls 16 847 chauffeurs de taxi restaient actifs début 2025, contre plus de 23 000 cinq ans plus tôt.
Concurrence avec les VTC et chiffre d’affaires
Le marché français des taxis pèsera 1,91 milliards d’euros en 2025, mais il subit la concurrence des VTC, qui progressent et ont atteint 1,3 milliard d’euros en 2023.
Au Royaume-Uni, le secteur des taxis est estimé à 5,11 milliards d’euros en 2025, avec un taux de pénétration utilisateur supérieur à celui de la France, malgré la poussée des PHV (Private Hire Vehicles).
Le système de licence taxi
En France : l’ADS
Pour travailler comme taxi, il faut l’Autorisation de Stationnement (ADS). À Paris, elle se monnaie entre 120 000 et 190 000 €. En province, le prix peut descendre à 30 000 € ou monter à 300 000 €, selon la ville.
Depuis 2014, les nouvelles ADS sont gratuites mais incessibles. Seules celles acquises avant cette date peuvent encore être revendues. Les délais d’attente peuvent dépasser dix ans dans certaines communes.
Au Royaume-Uni : le Hackney Carriage
Les taxis traditionnels sont soumis à une licence locale variable selon la ville. À Londres, c’est Transport for London (TfL) qui gère ces licences. Les coûts : environ 350 € pour une première licence chauffeur de trois ans, près de 325 € pour le renouvellement, avec des frais véhicule allant de 250 à 360 € par an.
Les examens et la formation taxi
En France
L’examen taxi comporte une partie théorique (QCM) et une partie pratique. Comptez 237 € pour l’inscription en 2025, avec des formations allant de 400 € à 3 000 € selon le centre, le format et le contenu.
En 2024, 52 000 candidats se sont présentés à l’examen, avec un taux de réussite variable selon la préparation.
Au Royaume-Uni
Les conditions varient selon les villes, mais incluent un permis de conduire valide depuis au moins un an, un test médical, une vérification DBS et un test de connaissance locale.
Le cas unique de Londres reste le « Knowledge of London ». C’est l’examen taxi le plus exigeant au monde : 320 routes, 6 000 points d’intérêt à mémoriser, des examens oraux réguliers pendant 3 à 4 ans, et un taux d’abandon de 66 %.
Tarification des taxis
En France
Les tarifs sont strictement réglementés :
- Prise en charge : 4,48 € maximum
- Prix au km : 1,29 € maximum
- Tarif horaire : 41,76 € maximum
- Tarif minimum : 8 €
À Paris, des suppléments s’appliquent pour réservation et bagages, avec des forfaits aéroports préétablis.
Au Royaume-Uni
À Londres, le tarif minimum passe à 4,20 £ (4,93 €) en 2025. Une hausse moyenne de 5 % est prévue sur les tarifs horaires et kilométriques, avec un coût de 8,40 £ à 12,80 £ (9,86 € à 15,03 €) pour un mile (1,6 km) en journée.
Quels sont les véhicules utilisés et les équipements ?
En France
Les taxis doivent être équipés d’un taximètre, lumineux, horodateur et répondre à des critères écologiques. Les toytoas hybrides essence dominent à Paris, tandis que le diesel reste courant en province, mais les normes Crit’Air se durcissent et de plus en plus de véhicules électriques sont privilégiés (comme la Tesla Model 3).
Au Royaume-Uni
À Londres, tous les nouveaux taxis sont à zéro émission depuis 2018. Plus de 5 000 LEVC TX électriques roulent déjà. Tous les taxis londoniens sont accessibles aux fauteuils roulants, une caractéristique non généralisée en France.
Culture client et habitudes d’utilisation
En France
Les passagers réservent majoritairement via applications mobiles, avec une moyenne de 10 à 15 courses quotidiennes dans les grandes villes. Les courses se facturent en moyenne 22 €.
Au Royaume-Uni
La tradition du « hailing » (héler un taxi) reste forte à Londres. Les clients britanniques apprécient un service discret, et la culture du service est marquée par un respect mutuel, sans bavardage inutile.
Innovations et perspectives
La France privilégie une transition progressive vers l’électrique, tandis que Londres a imposé le zéro émission pour ses taxis neufs depuis 2018.
L’automatisation se profile, avec 40 % des Français prêts à utiliser un taxi autonome dans les dix prochaines années. Ce virage technologique pourrait bouleverser les habitudes des chauffeurs comme des clients.
Ce que vous devez retenir
Le métier de chauffeur de taxi en France reste accessible et structuré par une réglementation stable, avec des perspectives de transition écologique à moyen terme. Le Royaume-Uni offre une autre vision, exigeante sur la formation, rigoureuse sur l’accessibilité, et avancée sur la décarbonation.
Maîtriser ces différences est un atout si vous envisagez un jour d’exercer au Royaume-Uni, ou tout simplement pour mieux comprendre les tendances qui influencent le métier en France.
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