Chaque mois, des salariés français franchissent discrètement la porte d’un centre de formation taxi, après leur journée de travail. Objectif : préparer leur reconversion, sans couper leur source de revenus. Bonne nouvelle, en 2025, ce choix est non seulement légal mais encouragé.
Ce que permet la loi et ce que dit votre contrat
Le droit du travail autorise formellement le cumul d’un emploi salarié avec une autre activité professionnelle, à une seule condition : respecter les temps de repos. 11 heures entre deux journées, 48 heures maximum par semaine, 44 heures en moyenne sur 12 semaines. Rien d’impossible, mais cela suppose de savoir jongler.
Deux clauses peuvent venir perturber l’équilibre :
- La clause d’exclusivité : elle interdit tout autre emploi, même le week-end. Si elle existe, elle peut parfois être levée temporairement sur demande écrite. Elle concerne généralement une activité professionnelle mais il faut se renseigner au cas par cas pour voir si elle concerne une formation pour exercer un nouveau métier.
- La clause de non-concurrence : plus rare, mais bloquante après la rupture du contrat. Elle doit être indemnisée pour être valable et ne vous concerne que si vous travaillez déjà dans une entreprise de transport de personnes.
Avant de commencer, ouvrez votre contrat de travail. Ce sont quelques lignes au milieu du texte, mais elles peuvent tout changer
Organiser sa formation sans se mettre en danger
De nombreux centres, comme CLF Formation, ont compris que les candidats sont souvent déjà en poste. Résultat : ils proposent des parcours à distance, que vous pouvez suivre à l’heure qui vous arrange le plus.
C’est la solution idéale pour les salariés : pas besoin de prévenir son employeur, pas de démarches, et un maximum de souplesse.
Mais si vous avez besoin de temps de présence, alors il faudra passer par un dispositif officiel :
- CPF : parfait si vous avez un peu d’épargne sur votre compte formation et que la formation est compatible.
- PTP : le Projet de Transition Professionnelle vous permet de prendre un congé formation, payé, sans perdre votre contrat. Il faut faire la demande plusieurs mois avant.
En 2022, plus de 35 000 Français ont utilisé ce dispositif, avec un nombre croissant de candidatures dans le secteur du transport. C’est possible, mais ça se prépare.
Ceux qui l’ont fait : un tiers des stagiaires
Les statistiques de terrain parlent d’elles-mêmes : 30 à 40 % des stagiaires en formation taxi sont en poste au moment de leur inscription. Souvent, ce sont des actifs de 30 à 50 ans, en intérim ou en CDI, qui envisagent une reconversion mesurée, sans rupture brutale.
Le transport reste, chaque année, l’un des secteurs les plus demandés dans les projets de reconversion. Pour une raison simple : c’est concret, accessible, et les débouchés sont réels.
Les erreurs à ne pas commettre
Certaines situations posent problème :
- Oublier de vérifier son contrat, et se retrouver avec une clause d’exclusivité bloquante.
- S’épuiser à vouloir tout faire en même temps : les formations sont exigeantes, et les horaires en décalé peuvent créer une vraie fatigue.
- Mal organiser son calendrier : si votre formation exige une présence le mardi à 15h, et que vous êtes salarié à plein temps, vous vous exposez à des conflits d’agenda.
Restez méthodique. Ne sous-estimez pas la charge mentale que représente un double projet sur 6 à 12 mois.
Cinq conseils pour que ça tienne bien la route
- Vérifiez votre contrat avant tout. Un simple mot peut compliquer votre reconversion.
- Choisissez une formation compatible avec vos horaires : modules en ligne, soirée, week-end.
- Mobilisez les aides à la formation : CPF, PTP, ou même congé sabbatique.
- Fixez-vous un planning de révision, surtout pour la réglementation et la topographie.
- Ne précipitez rien : en visant l’examen dans 6 ou 12 mois, vous avancez sans pression.
Un bon taxi ne se forme pas dans la précipitation. Il s’équipe, se prépare, et choisit ses moments. Travailler et se former en même temps, c’est possible. À condition d’avoir une carte dans chaque main : le planning dans la gauche, et le Code des transports dans la droite.
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