Depuis quelques années chauffeurs de taxi ont de bonnes raisons de s’intéresser sérieusement aux véhicules électriques. Avec un bonus écologique renforcé, des ZFE qui s’élargissent, et des frais d’entretien divisés par deux dans certains cas, la bascule vers l’électrique devient une question de calcul plus que d’opinion.
Aides et bonus de l’État : ce qui est disponible en Juillet 2025
Le bonus écologique est désormais financé par les CEE. Concrètement, cela signifie 4 200 € pour les foyers modestes et intermédiaires et 3 100 € pour les autres à l’achat ou la location d’un taxi électrique neuf sous 47 000 € TTC.
Fini la prime à la conversion : elle n’existe plus depuis 2025. Mieux vaut le savoir avant de monter un plan de financement.
Les aides locales restent intéressantes : Paris propose 6 000 € pour un taxi électrique ou hydrogène, Lyon monte à 10 000 €, Marseille 5 000 €, et Grenoble peut aller jusqu’à 18 000 € selon les conditions. Des différences importantes existent d’un territoire à l’autre : pensez à appeler votre collectivité avant de signer un bon de commande.
ZFE et Crit’air : attention aux restrictions
Les Zones à Faibles Émissions sont désormais imposées dans toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Sans vignette Crit’Air adaptée, vous risquez de rester bloqué à l’entrée. L’électrique offre un passeport Crit’Air 0 qui garantit l’accès partout, sans restriction.
Avantages fiscaux : un coup de pouce non négligeable
Les taxis électriques bénéficient de l’exonération totale de la TVS, de la taxe CO₂ et des émissions polluantes.
Le plafond d’amortissement est fixé à 30 000 €, contre 9 900 € pour les véhicules thermiques polluants. Depuis février 2025, l’avantage en nature des véhicules électriques bénéficie d’un abattement de 70 %, ce qui allège les cotisations sociales pour ceux qui utilisent leur véhicule comme voiture de fonction.
Des coûts d’exploitation plus légers
Le coût énergétique chute à environ 2 €/100 km (recharge domicile) contre 8 à 12 €/100 km en thermique. Sur 50 000 km/an, vous économisez 3 000 à 4 000 € en carburant.
Ce n’est pas systématique, mais l’entretien peut être 25 % à 75 % moins cher : 320-600 € par an en électrique, contre 800-1 200 € en thermique.
Le secteur taxi s’adapte à grande vitesse
19 % des voitures neuves vendues sont électriques en 2025. Le parc roulant compte désormais 1,4 million de véhicules électriques, avec une pénétration lente dans le parc taxi mais en croissance : G7 annonce 90 % de sa flotte électrifiée (hybride inclus), avec 6 % de véhicules 100 % électriques, et vise 30 % d’électriques en 2030.
Comment sélectionner votre taxi électrique
Regardez l’autonomie réelle, 400-500 km étant le seuil confortable pour un taxi actif en ville et sur aéroport.
Assurez-vous que le véhicule supporte une recharge rapide (150-250 kW sur borne publique) et une recharge domestique à 11 kW (wallbox à installer chez vous avec crédit d’impôt de 500 €).
Tesla Model 3, Jaguar I-Pace, Volvo XC40, restent des références fiables pour l’usage taxi.
Financement et rentabilité
Le surcoût d’un véhicule électrique est généralement amorti en 3 à 4 ans grâce aux économies de carburant, d’entretien et aux aides.
Sur une base de 50 000 km/an, vous économisez :
- 3 000 à 4 000 € de carburant
- 500 à 800 € d’entretien
- Des économies fiscales substantielles
Les recommandations de CLF Formation
Privilégiez la recharge nocturne à domicile pour payer moins cher. Multipliez les abonnements à différents réseaux de recharge pour éviter d’être pris au dépourvu. Calculez vos trajets en fonction de l’autonomie réelle, pas des chiffres commerciaux. Mettez en avant le choix écologique auprès de votre clientèle : cela peut renforcer la fidélisation.
Passer à l’électrique, c’est gagner en indépendance vis-à-vis des fluctuations de carburant, réduire ses frais fixes et se positionner sur un marché qui évolue rapidement. Dans un secteur où chaque euro compte, l’électrique devient un choix rationnel, bien plus qu’un simple geste pour l’environnement.
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