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Grève des taxis en France

Grève des taxis : est-il trop tard pour exercer le métier de chauffeur en 2025 ?

Grève des taxis en France : ce que les futurs chauffeurs doivent comprendre en 2025

Par Kevin Castel

Les taxis français ont lancé le 19 mai 2025 une mobilisation nationale. Deuxième pic le 11 juin 2025, avec des blocages d’aéroports et des bouchons record en Île-de-France. Pas de nouvelles grèves documentées pour le moment, mais des tensions persistantes, avec des menaces de blocages si les discussions n’avancent pas. Essayons de comprendre ensemble ce qu’il se passe.

Pourquoi les taxis se mettent-ils en grève ?

La réforme du transport sanitaire est au cœur de la contestation. Dès le 1er octobre 2025, un forfait de prise en charge de 13 € doit remplacer les anciens dispositifs, avec des tarifs kilométriques variables selon les départements et la fin du remboursement des retours à vide.

Les taxis craignent une perte de rentabilité sur le transport médical, un secteur qui pèse 3,07 milliards d’euros en 2024 pour les taxis conventionnés, avec une croissance de +45 % depuis 2019.

Les ZFE dans le viseur des taxis

Les Zones à Faibles Émissions concernent désormais toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Les taxis doivent s’adapter, sous peine de restrictions de circulation. Seuls les véhicules Crit’Air 0 (électriques) et 1 conservent un accès libre.

Certains taxis dénoncent cette transition rapide alors que le marché n’a pas encore absorbé le coût de l’électrique.

Une concurrence en croissance

La concurrence des VTC s’ajoute aux tensions. Les taxis dénoncent :

  • La maraude illégale des VTC aux abords des gares et aéroports.
  • L’arrivée massive de nouveaux chauffeurs subventionnés par les plateformes.
  • L’absence de licence coûteuse pour les VTC, alors que le prix d’une ADS peut dépasser180 000 € à Paris.

Le gouvernement a réagi avec trois nouvelles amendes forfaitaires délictuelles depuis le 1er juillet 2025 contre les VTC : exercice illégal, absence d’inscription au registre, prise en charge sans réservation.

Les actions menées par les taxis

Les taxis ont bloqué les accès aux aéroports, notamment Roissy et Orly. Des opérations escargot ont eu lieu sur le périphérique parisien et les grands axes (A1, A6, A10, A13). Des manifestations statiques ont été organisées devant le ministère de l’Économie, et un stand permanent a été installé boulevard Raspail.

Participation et impact en chiffres

Le 19 mai, plus de 5 000 véhicules mobilisés selon les syndicats. Le 11 juin650 taxis à Paris selon la police, 300 à Marseille, avec 377 km de bouchons cumulés en Île-de-France à 9h. Les perturbations ont été majeures autour des aéroports et des gares.

Le gouvernement tente d’apporter des réponses

Le ministre de la Santé a promis de continuer le dialogue, tandis que le ministre des Transports a annoncé un renforcement des contrôles des VTC.

Une réunion s’est tenue le 24 juin 2025 avec des représentants syndicaux, sans résultat concret à ce stade.

Aides à la transition électrique : une éclaircie pour les taxis

Voici un rappel des aides qui ont déjà été mises en places par l’État :

  • Ville de Paris : 6 000 € pour un taxi électrique ou hydrogène.
  • Aide exceptionnelle JO 2024 : 40 % du coût d’acquisition (plafond 22 000 €) pour un véhicule électrique.
  • En 2024, Uber a dégagé 5 millions d’euros pour compenser l’arrêt du bonus écologique.

Ce sont des aides intéressantes, mais le coût d’acquisition reste élevé pour les chauffeurs sans trésorerie solide.

Quelles perspectives pour les futurs chauffeurs ?

Pas de panique ! Le métier reste attractif, mais les enjeux évoluent :

  • Transition vers l’électrique, avec des coûts d’achat élevés mais des frais d’exploitation plus bas.
  • Concurrence avec 77 000 VTC en France, dont le nombre augmente de 20 % par an.
  • Marché du transport sanitaire en tension, avec 6,74 milliards d’euros dépensés en 2024 pour l’ensemble des transports sanitaires.

Les conseils de CLF Formation

NON ! Il n’est pas trop tard pour devenir taxi ! D’abord, surveillez bien les dates de mobilisation avant vos examens ou le démarrage de votre activité. Anticipez l’impact des ZFE sur votre choix de véhicule et prévoyez des marges financières pour les investissements nécessaires.

Restez informé : les négociations évoluent, et les règles peuvent changer. Le métier de taxi reste un pilier de la mobilité en France, mais le futur chauffeur doit être prêt à gérer des évolutions réglementaires rapides, des transitions technologiques imposées, et un marché en transformation constante.

Crédit photo : © Drobotdean – Freepik

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