Investir dans une licence de taxi… Voici un investissement qui en fait hésiter plus d’un. Pourtant, bien maîtrisé, le financement d’une licence taxi est une étape logique, structurée, et surtout encadrée. On lève le capot.
Réglementation des licences en 2025
En 2025, une chose n’a pas changé : pour devenir taxi indépendant, la licence est obligatoire. Son nom officiel ? Autorisation de stationnement (ADS).
Sans elle, impossible de stationner sur les places réservées, ni de prendre des clients à la volée (la fameuse maraude). Pas de licence, pas de taxi. Simple.
Trois voies principales pour l’obtenir :
- Gratuite, via la mairie (ou préfecture à Paris). Mais il faut s’inscrire sur liste d’attente et être très patient. En province, comptez plusieurs mois. À Paris ? Parfois plus de 10 ans.
- Payante, en rachetant une licence à un chauffeur qui cesse son activité. C’est cher, mais rapide.
- En location-gérance, via un contrat d’au moins un an avec une entreprise titulaire.
Depuis 2014, deux types de licences coexistent :
- Avant octobre 2014 : cessibles, donc revendables.
- Après octobre 2014 : gratuites, incessibles, valables 5 ans, mais à exploiter personnellement.
Financer l’achat d’une licence
Emprunt bancaire
La banque est le chemin le plus direct. Les prêts professionnels pour licence de taxi se remboursent sur 5 à 7 ans. Pour débloquer les fonds, un apport de 20 % minimum est souvent requis.
Certains organismes comme Taxi Consulting ou la Compagnie du Taxi (CTT) proposent même des montages clés en main avec appui administratif. Pratique, surtout quand on débute.
Aides régionales et publiques
- L’Île-de-France propose jusqu’à 5 000 € pour les jeunes actifs en formation taxi.
- L’Auvergne-Rhône-Alpes offre 2 000 € pour les micro-entreprises qui achètent un véhicule taxi.
- France Travail peut intervenir (mobilité, AIF, POEI, AFPR) pour aider à financer votre formation ou vos déplacements.
Financement sans banque
Deux options émergent :
- Acquisition progressive : la licence est payée sur 2 à 10 ans directement à une entreprise (CTT par exemple).
- Crowdfunding : marginal, mais possible si vous savez présenter un projet inspirant.
Conditions d’accès au financement
Côté professionnel, plusieurs éléments sont requis :
- Permis B depuis 3 ans (ou 2 si conduite accompagnée).
- Casier judiciaire vierge.
- Certificat médical valide.
- Formation PSC1 récente.
- Carte professionnelle taxi obligatoire.
Côté financier, quatre éléments sont à valider de votre côté :
- Apport personnel.
- Business plan chiffré.
- Expérience préalable valorisée.
- Capacité de remboursement estimée.
Prix d’une licence de taxi en 2025
Les tarifs sont très variables selon les villes. Un rapide aperçu :
| Ville | Prix moyen estimé |
| Paris | 160 000 € |
| Lyon | 130 000 € |
| Marseille | 80 000 € |
| Nice | 250 000 € |
| Bordeaux | 200 000 € |
À noter : ces prix ont baissé depuis 2014, où certaines licences parisiennes frôlaient les 260 000 €.
Alternatives à l’achat d’une licence de taxi
La location-gérance : elle permet de tester le métier sans s’endetter. Vous louez le véhicule + la licence contre un loyer mensuel (souvent entre 3 000 et 3 500 € à Paris).
Le salariat : pas d’investissement. Vous êtes embauché par une société de taxis. Idéal pour acquérir de l’expérience et envisager ensuite une installation en indépendant.
La licence gratuite (liste d’attente) : toujours possible. Intéressant en ville moyenne. L’attente y est souvent raisonnable (6 mois à 2 ans).
Reconversion : financements spécifiques
Le CPF peut financer tout ou partie de la formation taxi. Depuis avril 2025, les OPCO et régions peuvent abonder automatiquement le compte CPF pour les métiers en tension.
France Travail peut également vous fournir des aides :
- Mobilité : jusqu’à 5 200 €/an pour frais de déplacement et hébergement si nécessaire.
- Formation : via l’AFPR, la POEI ou l’AIF.
Et si vous êtes un jeune en reconversion : l’Île-de-France propose un revenu jeunes actifs pour les 16-25 ans qui se forment dans les secteurs en tension, jusqu’à 2 000 € + une rémunération mensuelle.
Conseils pour décrocher votre financement
- Business plan rigoureux : les banquiers adorent les tableaux Excel et les courbes bien droites.
- Constituer un apport : montrez que vous avez la peau dans le jeu.
- Anticiper les garanties demandées :
- Caution personnelle
- Nantissement de la licence
- Assurance emprunteur
- Choisir le bon interlocuteur : préférez un spécialiste du secteur, habitué aux rouages du métier.
Vous voilà armé pour préparer un dossier bâti sur du concret. La licence n’est pas un mur. C’est une porte d’entrée.
Crédit photo : © Snowing – Freepik


