Passer l’examen VTC est une étape obligatoire, et pour cause : il s’agit d’un véritable filtre technique, réglementaire et moral. Et quand certains tentent de le contourner, les conséquences peuvent être bien plus salées qu’un simple ajournement.
VTC : un examen pour sécuriser le métier
Depuis 2017, l’accès au métier de chauffeur VTC est conditionné par un examen national encadré par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat. Ce n’est pas un simple QCM : c’est une double épreuve, théorique et pratique, qui vérifie à la fois votre connaissance du secteur, votre maîtrise de la conduite et votre sens de la relation client.
L’objectif ? Assurer aux passagers un conducteur fiable, respectueux de la loi et apte à exercer dans des conditions optimales de sécurité.
Mais l’examen a aussi une autre fonction : protéger le métier contre la fraude, qui a explosé depuis 2016. Faux documents, oreillettes, usurpations d’identité… Les cas recensés ne sont plus marginaux.
Qu’est-ce qu’on risque si on triche à l’examen VTC ?
Certains tentent malgré tout de passer entre les mailles. Mauvaise idée.
Une oreillette cachée sous le masque ? C’est une exclusion immédiate de la session et une interdiction de se réinscrire pendant 5 ans.
Un faux permis ou une fausse carte professionnelle ? Jusqu’à 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende pour usage de faux.
Un candidat qui se fait remplacer à l’examen ? L’usurpation d’identité peut entraîner 1 an d’emprisonnement, même sans fraude financière.
Et ce n’est pas tout. La carte professionnelle peut être retirée, même après délivrance, si l’administration découvre une irrégularité. La jurisprudence récente montre que le casier judiciaire devient un obstacle définitif.
Un examen national, mais des questions précises
Pour éviter les pièges, encore faut-il bien connaître la structure de l’examen.
L’épreuve théorique se compose de 7 modules :
- T3P et prévention des discriminations
- Gestion d’entreprise
- Sécurité routière
- Français
- Anglais
- Développement commercial VTC
- Réglementation VTC
Chaque module a son propre coefficient et une note éliminatoire de 6/20, sauf pour l’anglais (4/20). Il ne suffit pas de faire une moyenne de 10 : une mauvaise note dans un seul module vous élimine, même si vous excellez ailleurs.
L’épreuve pratique, elle, se passe sur un véhicule à double commande avec un examinateur. Vous devez :
- Construire un itinéraire sans GPS vocal
- Conduire avec une passagère fictive
- Gérer une situation client (retard, paiement, bagages)
- Être noté sur votre sécurité, votre relationnel et votre connaissance des procédures
Une seule intervention de l’examinateur sur les pédales ? C’est l’échec automatique. Comme au permis.
Tentative de fraude : les chiffres parlent d’eux-mêmes
En 2024, plus de 52 000 candidats se sont inscrits à l’examen VTC. Environ 3 % des sessions sont entachées de fraude, selon la DGITM. Cela représente plus de 1 500 candidats ! Les méthodes sont variées :
- Oreillettes Bluetooth connectées à un complice,
- Faux documents d’inscription,
- Convocations falsifiées,
- Usage de cartes professionnelles contrefaites sur PVC.
À Paris, en 2025, un contrôle à Gare de Lyon a abouti à 28 procès-verbaux pour fraude et plusieurs immobilisations de véhicules. Ces VTC n’étaient pas en examen mais dans la rue, et vous auriez pu être l’un de leurs clients.
Les pièges administratifs à ne pas sous-estimer
Tricher pendant l’examen, c’est une chose. Mais fournir un faux document à l’inscription, comme un permis étranger non valide ou une fausse attestation d’expérience, tombe aussi sous le coup de la loi.
L’administration dispose aujourd’hui d’outils de contrôle automatisés et de la base de données nationale des titulaires. Le croisement des fichiers permet de repérer les incohérences rapidement.
Résultat : plusieurs cartes ont été retirées rétroactivement, même après des mois d’activité.
Mieux vaut se préparer sérieusement à l’examen VTC
Tricher fait perdre du temps, de l’argent et toute crédibilité professionnelle. La meilleure stratégie ? Préparer l’examen avec méthode, et utiliser les bons outils.
| Solution de préparation | Durée | Coût | Avantages |
| Centre agréé CMA | 70 à 250 h | 900 à 1 500 € | Encadrement, formation complète |
| Plateforme e-learning | 40 à 120 h | 400 à 800 € | Flexibilité, CPF possible |
| Coaching conduite | 5 h | 300 € | Travail ciblé sur la pratique |
| Tests blancs + annales | Libre | Gratuit à 50 € | Format officiel, corrections |
Ajoutez à cela une révision quotidienne des articles L3120 et R3120 du Code des transports, et 2 heures par jour pendant 8 semaines suffisent à couvrir tout le programme.
Et le CPF dans tout ça ?
Le Compte Personnel de Formation (CPF) couvre largement les coûts de formation VTC. Avec une moyenne de 4 300 € de droits en 2025, la majorité des candidats peuvent financer leur parcours intégralement. Inutile donc de “jouer au plus malin” : la préparation est gratuite si vous vous y prenez à temps.
En 2025, la fraude ne passe plus
L’État a renforcé son arsenal. Depuis le 1er juillet 2025, les amendes forfaitaires délictuelles permettent aux agents de verbaliser directement un exercice illégal, sans passer par un procès. Le tarif ? Jusqu’à 1 000 € sur place, sans recours possible sauf en justice.
Les plateformes risquent elles aussi le retrait d’agrément en cas de manquements répétés. C’est dire si le secteur tout entier se protège contre les fraudeurs.
Préparer l’examen VTC sérieusement, ce n’est pas seulement passer un test. C’est entrer dans un métier qui exige des règles, des compétences, et une probité irréprochable. Tricher n’a jamais été un raccourci : c’est un mur.
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