Passer l’examen taxi, ce n’est pas seulement savoir conduire. C’est maîtriser un métier de service, comprendre une réglementation stricte et apprendre à réagir vite et bien. Voilà pourquoi l’épreuve est structurée comme un test grandeur nature, pensé pour repérer les professionnels fiables.
Taxi, un examen en deux temps : théorie puis pratique
L’examen taxi se divise en deux étapes : l’admissibilité théorique et l’admission pratique. Il faut réussir la première pour accéder à la seconde, et la réussite n’est jamais automatique. On ne valide pas un module à la légère.
Le tronc commun, le socle de départ
Vous commencez par cinq épreuves communes aux candidats taxi et VTC :
- Réglementation T3P (transport public particulier de personnes) – 45 min, coef. 3
- Gestion – 45 min, coef. 2
- Sécurité routière – 30 min, coef. 3
- Français – 30 min, coef. 2
- Anglais – 30 min, coef. 1
La note éliminatoire est fixée à 6/20 pour chaque matière, sauf pour l’anglais où 4/20 suffisent. Mais ne négligez pas l’anglais, les touristes étrangers satisfaits ont culturellement plus l’habitude de laisser des pourboires que les français.
Les épreuves spécifiques taxi
Ajoutez deux modules ciblés sur votre futur métier :
- Connaissance du territoire & réglementation locale – 20 min, coef. 3
- Réglementation nationale taxi & gestion spécifique – 30 min, coef. 3
Le seuil d’admissibilité ? Une moyenne générale de 10/20 avec aucune note en dessous du minimum requis. Si vous remplissez ces conditions, vous êtes autorisé à passer l’épreuve pratique, dans la limite de trois tentatives sur douze mois.
L’épreuve pratique : ce qui vous attend au volant
Cette épreuve, d’une durée de 20 à 45 minutes, vous place en condition réelle dans le département où vous souhaitez exercer. Vous conduisez un véhicule à double commande, équipé d’un taximètre en état de marche, d’un GPS et d’un terminal de paiement.
Barème officiel de notation
| Critère | Points |
| Préparation et parcours | 2 |
| Conduite et sécurité | 10 |
| Relation client & infos touristiques | 5 |
| Facturation & équipements | 3 |
Il faut 12/20 minimum pour réussir.
Le jury attend de vous une conduite souple mais ferme, une attitude professionnelle et calme, et une capacité à gérer un client exigeant tout en respectant le code de la route. Pas de place pour l’improvisation.
Les erreurs qui coûtent cher
En conduite, ce sont souvent les excès de nervosité, les arrêts mal gérés et une attention incomplète à la signalisation qui posent problème.
Côté relation client, c’est l’attitude qui pêche : présentation négligée, communication floue, ou mauvaise gestion des bagages.
En navigation, beaucoup se perdent en utilisant mal le GPS ou en méconnaissant les axes locaux.
Et enfin, en facturation, c’est souvent une méconnaissance du taximètre ou un devis mal calculé qui plombe la note.
Différences avec l’examen VTC : pas le même métier
Certes, taxi et VTC partagent un tronc commun, mais les exigences de terrain diffèrent :
- Le taxi doit maîtriser le taximètre et appliquer les tarifs préfectoraux.
- Le VTC établit un devis à l’avance et n’utilise pas de compteur.
- Le taxi peut prendre un client à la volée, utiliser les voies de bus, et stationner en tête de gare.
- Le VTC doit être réservé à l’avance, sans maraude.
Même l’épreuve pratique est notée différemment. Le bloc « facturation + équipements » compte 3 points chez les taxis, contre 2 points seulement chez les VTC. Et ce n’est pas anodin.
Des taux de réussite encourageants mais variables
En 2022, le taux de réussite national à l’examen taxi était de 75 % pour l’ensemble des candidats ayant mené à terme la formation.
| Région | Théorique | Pratique |
| Île-de-France | 68 % | 73 % |
| Occitanie | 77 % | 78 % |
| DROM | 74 % | 72 % |
La moyenne nationale pour le premier passage se situe à 77 % pour la théorie et 78 % pour la pratique. Mais tout dépend de la rigueur de préparation.
Conseils pour une préparation efficace
La formation théorique permet d’ancrer les bases, mais c’est la mise en situation régulière qui fait la différence.
Deux bonnes pratiques incontournables
- Simuler l’examen complet : avec votre formateur ou un collègue expérimenté, rejouez l’épreuve avec tous les critères.
- Réviser la réglementation locale : vous serez interrogé dessus, parfois en pleine course.
Et côté mental ?
- Dormez bien la veille.
- Préparez vos papiers la veille.
- Restez concentré sur ce que vous contrôlez.
Pourquoi la majorité réussit
Parce que les formations agréées savent exactement ce que cherche le jury. Elles vous entraînent à l’itinéraire, aux manœuvres, à la prise en charge du client, à la facturation. Tout est calibré. Et avec un bon formateur, vous apprenez à corriger vos tics de conduite, vos erreurs de navigation, vos imprécisions de langage.
Et surtout, vous comprenez que l’examen n’est pas une mise en danger, mais une validation de votre capacité à prendre soin d’un client dans un cadre réglementé. Ce n’est pas de la performance. C’est de la maîtrise.
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