Le secteur VTC a changé de visage en dix ans. Mais ce qui se profile entre 2025 et 2030 pourrait bien bouleverser l’ensemble du transport individuel… taxi compris.
L’électrique prend le volant : ce n’est plus une option
Le mouvement est lancé depuis plusieurs années, mais en 2025, on entre dans une autre dimension. D’après les dernières données, 77 % des véhicules VTC roulent déjà en hybride ou en électrique, et la tendance ne fait que s’accélérer.
Pourquoi ? Parce que les grandes villes durcissent le ton. À Paris, Lyon, Bordeaux ou Marseille, les ZFE (Zones à Faibles Émissions) interdisent peu à peu les véhicules Crit’Air 3, puis 2. Le message est clair : si vous voulez rouler en ville, il faudra être Crit’Air 1 ou électrique. Et c’est pareil pour les taxis.
Pour les VTC, des aides très ciblées ont été mises en place : bonus écologique, prime à la conversion, partenariat avec les enseignes de recharge (Carrefour, TotalEnergies…). Les véhicules comme la Tesla Model 3, la MG4 ou la Hyundai Ioniq 5 deviennent des standards.
Ce que les taxis doivent retenir : anticiper. Parce que le jour où votre diesel ne passe plus le périphérique, ce ne sera pas le moment d’acheter à la va-vite.
Applis, algorithmes, IA : une course à la rentabilité au kilomètre près
Côté VTC, ce ne sont plus les applis qui s’adaptent aux chauffeurs, mais les chauffeurs aux algorithmes. Chaque course est attribuée selon un cocktail d’éléments : proximité, historique de notation, comportement de conduite, disponibilité, heure de pointe, type de véhicule…
Le chauffeur est noté. Le client est noté. Et l’application, elle, note tout le monde.
Ce système a trois effets :
- Il homogénéise la qualité (personne n’échappe à la note).
- Il pousse à une conduite plus souple (les applis peuvent détecter un freinage brutal).
- Il crée une dépendance totale à la machine (aucune visibilité sur ce qui vient après).
Cela ne concerne pas (encore) directement les taxis. Mais avec l’arrivée des outils de type G7 Connect, la logique algorithmique pourrait bien s’étendre. Prévoir un planning, anticiper les zones de forte demande, adapter son positionnement : le métier de taxi devra s’inspirer de ces méthodes, sans se faire digérer par elles.
Véhicules autonomes, oui mais…
En 2025, la voiture sans chauffeur n’est pas encore sur nos routes. En revanche, elle est déjà bien installée dans les laboratoires, les campus universitaires, et les appels d’offre de certaines métropoles. Uber a annoncé un test de robotaxis avec opérateur de sécurité à bord. À Paris, des navettes autonomes circulent à La Défense.
Les taxis ont un avantage ici : le lien humain, irremplaçable pour les trajets complexes, les clients vulnérables, les prises en charge sensibles.
Mais la machine arrive. Et les plateformes misent sur un modèle hybride : autonomie technique + supervision humaine à distance. Le risque, c’est qu’en 2030, certains trajets courts deviennent automatisés, et que le rôle du chauffeur se réduise à des missions spécifiques.
Le conseil ? Se spécialiser. Développer des compétences que l’IA ne remplacera pas : le relationnel, l’accueil, la sécurité, l’adaptabilité.
Multi-plateformes, multi-usages : le modèle du VTC s’étire
En 2025, un chauffeur VTC moyen est inscrit sur 2 à 3 plateformes, fait parfois un peu de livraison entre deux courses, utilise des outils de comptabilité automatisée, et suit ses statistiques de manière hebdomadaire.
C’est une gestion d’entreprise. Une micro-entreprise pilotée à la data.
Le taxi a encore un fonctionnement plus linéaire, souvent plus artisanal. Mais là aussi, les choses bougent. L’agrégation de plateformes, les outils de facturation simplifiée, les aides à l’éco-conduite arrivent doucement dans les centrales.
Le bon réflexe ? Se former à ces outils maintenant, avant que leur usage ne devienne une exigence. Savoir utiliser une appli de dispatch, comprendre les rapports de performance, maîtriser la facturation dématérialisée : ce ne sont pas des gadgets.
Dans tous les cas, il faut accepter le changement et l’embrasser pour ne pas devenir obsolète et se faire dépasser par les innovations des prochaines années.
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