Vous êtes chauffeur de taxi ou en passe de le devenir, et vous entendez parler du transport scolaire adapté ? Ce n’est pas un marché de niche, c’est un univers à part entière. Loin du tumulte des gares et des aéroports, on y transporte l’essentiel : des enfants en situation de handicap qui, sans ce service, seraient tout simplement exclus du système scolaire.
Un métier de transport, mais pas seulement
Ce que l’on appelle “taxi scolaire”, c’est un service individualisé destiné à des élèves qui ne peuvent pas utiliser les transports en commun. En 2025, ce service concerne majoritairement les enfants handicapés reconnus par la MDPH.
Il ne s’agit pas ici de lignes régulières ou de navettes collectives, mais de trajets domicile–école–domicile sur mesure, parfois quotidiens, parfois hebdomadaires, selon le statut de l’élève (externe ou interne).
Ce sont les départements qui organisent ces transports, car ils restent compétents en matière de handicap, même si la Région gère le reste du transport scolaire. Les autorités organisatrices secondaires (comme les mairies ou les syndicats intercommunaux) peuvent aussi prendre le relais.
Les conditions pour devenir chauffeur de taxi scolaire
Aucune autorisation spéciale n’est exigée au niveau national, mais plusieurs conditions sont à remplir pour exercer :
- Carte professionnelle taxi obtenue via la CMA (permis B depuis 3 ans, casier judiciaire vierge, certificat médical, PSC1).
- Licence de stationnement (ADS) : achetée, louée ou attribuée gratuitement (sur liste d’attente).
- Formation TPMR fortement conseillée, même si elle n’est pas imposée : 14 heures pour apprendre à accompagner des personnes à mobilité réduite (fauteuil roulant, pathologies neurologiques, troubles du comportement…).
De nombreux départements exigent cette formation pour inscrire le taxi sur leur liste de prestataires agréés. C’est votre ticket d’entrée sur le marché.
Une activité qui exige des compétences particulières
Le taxi scolaire ne s’improvise pas. Conduire un enfant autiste ou polyhandicapé, ce n’est pas simplement « faire un trajet de plus ».
Il faut savoir :
- Apaiser un élève en crise sans paniquer.
- Adapter son langage et son comportement.
- Travailler en lien avec les parents, les établissements spécialisés (IME, ITEP) et parfois même les AESH.
Certaines entreprises organisent des modules de formation continue, avec des psychologues et des éducateurs spécialisés. Cela permet d’améliorer la qualité du service… et d’éviter les situations ingérables sur le terrain.
Le contrôle, c’est toute l’année, pas seulement en septembre
Depuis 2025, les contrôles sont intensifiés, en particulier sur les sujets sensibles :
- Tests de stupéfiants aléatoires, renforcés depuis l’accident de Châteaudun.
- Contrôles techniques et vérifications administratives : assurance adaptée, équipements spécifiques pour le transport d’enfants, ceintures aux normes.
Plus de 10 000 contrôles ont été réalisés depuis janvier. Les fautes sont sanctionnées. La confiance des familles se mérite.
Côté assurance, les contrats classiques ne suffisent pas. Il faut souscrire :
- Une garantie individuelle accident par élève transporté.
- Une protection juridique renforcée, en cas de litige ou d’accident.
- Une assistance rapatriement scolaire, si vous intervenez pour des sorties ou des trajets longs.
Combien ça rapporte ? Ce qu’il faut savoir avant de se lancer
Le transport scolaire, c’est une activité rémunérée par les départements, soit par facturation directe, soit via des conventions. On est généralement payé :
- Au kilomètre, selon un tarif fixé localement.
- Par indemnité journalière, dans certains contrats.
C’est un marché encadré par appel d’offres. Les taxis intéressés doivent donc répondre aux consultations locales. L’agrément peut aussi passer par des partenariats avec des entreprises spécialisées : ST2S, Titi Floris, Touraine Taxis, etc.
En revanche, le véhicule doit parfois être adapté : rampe d’accès, ancrage fauteuil, climatisation silencieuse, signal sonore. Cela représente un investissement plus élevé qu’un taxi standard, mais les courses sont régulières, souvent garanties toute l’année scolaire.
Ce qu’il faut faire dès maintenant pour vous positionner
- Approchez votre conseil départemental. Ce sont eux qui gèrent la compétence. Demandez s’il existe un registre des taxis agréés ou des marchés publics en cours.
- Formez-vous au TPMR, même si ce n’est pas obligatoire. Cela fera la différence.
- Préparez vos documents : carte pro, extrait Kbis si société, attestations d’assurance adaptées.
- Anticipez les besoins en véhicule adapté si vous ciblez les enfants en fauteuil.
Ce métier ne ressemble pas aux autres. Il demande de la rigueur, de l’écoute, et une sacrée dose de patience. Mais il offre aussi un lien humain rare, une régularité appréciable, et un véritable sens du service.
Pour ceux qui veulent conjuguer métier de terrain et utilité publique, le taxi scolaire peut devenir une vraie spécialité.
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1 commentaire
Tout était très bien, très intéressant et instructif .plusieurs perspectives sont possible et les explications sont très claire.