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Double formation Taxi + VTC - ce que vous devez vraiment savoir en 2025

J’hésite entre taxi et VTC : dois-je faire les deux formations ?

Double formation Taxi + VTC : ce que vous devez vraiment savoir en 2025

Par Kevin Castel

Dans les grandes villes comme dans les territoires moins denses, certains professionnels cherchent aujourd’hui à exercer à la fois comme chauffeur de taxi et comme chauffeur VTC. Oui, c’est possible. Mais non, ce n’est pas simple. Voici ce que la loi autorise, ce que l’administration exige, et ce que la pratique impose.

Le cadre légal : un cumul possible mais encadré

Depuis la décision du Conseil constitutionnel de 2016, l’interdiction de cumuler taxi et VTC a été jugée contraire à la liberté d’entreprendre. Cela signifie qu’un professionnel peut exercer les deux activités… à condition de respecter les règles de chacune.

En clair : il faut deux cartes professionnellesdeux régimes déclaratifs et, souvent, deux véhicules ou un seul conforme aux deux activités. Et c’est là que les ennuis commencent pour ceux qui s’y lancent sans préparation.

Formations et conditions d’accès : deux parcours différents

Les formations Taxi et VTC ne sont pas interchangeables. Même si certaines compétences se recoupent, les exigences sont spécifiques à chaque activité.

Pour le métier de taxi :

Il faut avoir le permis B depuis au moins 3 ans (ou 2 en conduite accompagnée), un casier vierge, un avis médical favorable et un PSC1 récent. Ensuite, place à l’examen : théorique (réglementation, géographie, sécurité, gestion) et pratique (mise en situation réelle). Le tout encadré par les CMA.

Attention : l’obtention de la carte ne suffit pas. Il faut aussi décrocher une ADS, la fameuse licence taxi. Gratuite dans certains cas, elle peut aussi coûter jusqu’à 250 000 € à l’achat dans des zones tendues comme Nice. À cela s’ajoutent les frais d’immatriculation, d’assurance, et parfois de formation continue.

Pour devenir VTC :

Même permis, même contrôle médical, mais pas forcément besoin du PSC1. L’examen VTC est également organisé par les CMA (Chambre des Métiers et de l’Artisanat). Moins axé sur la géographie, il insiste sur la relation client, le digital, la réglementation spécifique et la gestion commerciale.

Ici, pas de licence obligatoire, mais une inscription au registre des VTC (170 €), une vignette à afficher sur le pare-brise (35 €), et des obligations fiscales identiques : entreprise déclarée, cotisations sociales, assurance adaptée.

Quelles différence sur le terrain ?

Un chauffeur de taxi peut charger un client à la volée dans la rue. Un VTC n’en a pas le droit. Le taxi utilise un taximètre, applique une tarification réglementée, stationne sur les bornes réservées. Le VTC, lui, fixe ses prix librement mais doit être réservé à l’avance.

Autre différence importante : le taxi peut travailler dans des zones rurales mal couvertes par les plateformes. Le VTC, à l’inverse, dépend des grandes agglomérations pour obtenir un flux suffisant de clients.

Quelques différences pédagogiques entre les deux formations :

  • Taxi : géographie, taximètre, tarifs réglementés, maraude, code des transports
  • VTC : digital, tarification libre, relation client, usage des plateformes, marketing

Le coût d’une formation en 2025

Le ticket d’entrée peut faire froid dans le dos. Entre les deux formations, les cartes pro, l’inscription au registre, la licence taxi et le véhicule adapté…

Chez CLF Formation, nos formations coûtent entre 950 et 2 090 €. À quoi il faut évidement ajouter les coûts de matériel et les formalités administratives.

Passerelles et options stratégiques

Heureusement, il existe des passerelles. Un VTC peut devenir taxi après une formation spécifique de 35 heures et un examen allégé, surtout s’il justifie d’une expérience récente. Inversement, un chauffeur de taxi expérimenté peut obtenir une carte VTC sans formation s’il remplit certains critères.

Trois stratégies sont possibles :

  • Commencer par VTC : moins coûteux, accès rapide au marché
  • Commencer par taxi : stabilité, reconnaissance, mais investissement plus lourd
  • Suivre les deux en parallèle : réservé aux plus ambitieux (et capitalisés)

Pour qui est faite la double formation ?

Elle s’adresse aux professionnels qui visent une activité stable, diversifiée, et potentiellement plus rentable. Elle permet d’enchaîner des réservations VTC et des maraudes taxi dans la même journée, d’amortir un véhicule sur plusieurs canaux, et de mieux traverser les périodes creuses.

Mais elle implique aussi un suivi administratif lourd, une rigueur constante, et une capacité à maîtriser deux cadres réglementaires distincts. Sans oublier la formation continue obligatoire tous les 5 ans pour chaque activité.

Crédit photo : © Freepik

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