Chaque année, des centaines de futurs chauffeurs se posent la même question : où exercer pour maximiser mes revenus ? En 2025, toutes les villes ne se valent pas. Entre réglementations locales, ZFE, concurrence et clientèle disponible, la localisation devient un choix stratégique. Voici une analyse précise des cinq villes où il fait bon conduire… et gagner.
Attention : pour certains, ces revenus peuvent paraître faibles, mais il s’agit là d’estimations basses pour 22 jours de travail par mois qui peuvent facilement augmenter avec l’expérience ou selon le positionnement.
Paris : toujours en tête, mais à quel prix
Paris reste l’eldorado du VTC. Avec près de 25 % des trajets urbains réalisés par ce mode de transport, la demande est constante, dense et bien répartie dans la journée. Entre les aéroports de Roissy et Orly, les congrès, les événements, les zones touristiques et les hôtels de luxe, les occasions de facturer ne manquent pas.
Revenus bruts estimés : entre 3 000 € et 5 000 € par mois, même bien plus pour les chauffeurs indépendants expérimentés.
Mais attention : la concurrence est féroce. Plus de 30 000 chauffeurs actifs, un code de la route scruté à la loupe, des restrictions environnementales de plus en plus sévères (ZFE), et un coût d’exploitation parmi les plus élevés du pays.
Malgré cela, l’écosystème reste ultra-rentable pour ceux qui connaissent les bonnes plages horaires et les zones à forte valeur : La Défense, les hôtels de luxe rive droite, et les dessertes longues distances vers les grandes villes de province.
Lyon : rentabilité et stabilité
Lyon joue sur un tout autre terrain : moins saturé, plus stable, et surtout très structuré. Les trajets interquartiers, les navettes vers les gares, et les déplacements d’affaires alimentent une demande régulière.
Revenus bruts moyens : 2 000 € à 3 800 € par mois.
Là où Lyon séduit, c’est sur les coûts d’exploitation réduits (carburant, stationnement, maintenance) et la facilité de circulation : une voirie organisée, un trafic dense mais fluide, et des axes bien identifiés.
Le vrai levier de rentabilité à Lyon ? Les courses vers les Alpes ou Genève, très prisées les week-ends d’hiver. Et pour les chauffeurs qui sécurisent des partenariats BtoB, la ville permet un vrai revenu régulier sans dépendre des pics touristiques.
Marseille : saisonnalité mais bonnes marges
Marseille, c’est le grand écart. Certains mois sont très calmes. Mais dès que la chaleur monte, la demande explose, en particulier l’été, avec les touristes en masse, les croisiéristes, les mariages et les festivals.
Revenus bruts estimés : entre 2 500 € et 4 500 € par mois.
L’avantage ? Moins de concurrence, un coût de la vie plus faible, et des clients plus enclins à discuter tarifs pour des courses longues. Le port, les plages, et les navettes vers Aix-en-Provence ou Cassis sont des filons fiables.
Mais attention à la saisonnalité extrême : pour que Marseille soit rentable, il faut capitaliser l’été et lisser sur l’année. Certains chauffeurs choisissent de basculer sur les Bouches-du-Rhône élargies hors saison : zones industrielles, aéroports ou cliniques privées.
Nice : le haut de gamme saisonnier
Nice, c’est la haute couture du VTC. On y croise une clientèle fortunée, parfois étrangère, souvent exigeante. 18 % des courses estivales y sont assurées par des VTC. Mais tout repose sur trois mois pleins : juin, juillet, août.
Revenus bruts mensuels possibles : 4 000 € à 6 000 €, à condition de maîtriser le haut de gamme (berlines, service, langues).
Cannes, Monaco, le Festival, le Grand Prix, les yachts… Tous les ingrédients sont réunis pour monter en gamme. Les navettes aéroport sont une mine d’or si vous vous organisez avec les arrivées de jets privés ou les congrès.
Mais hors saison, Nice retombe. Il faut alors miser sur les clients réguliers locaux, des prestations de conciergerie ou des partenariats avec hôtels et villas. Les chauffeurs expérimentés adaptent leur flotte, leur discours, et leur rythme de travail.
Bordeaux : petite concurrence, gros potentiel
Bordeaux monte. Lentement mais sûrement. Avec 14 % des trajets urbains réalisés en VTC, la ville affiche une croissance constante. Tourisme œnologique, déplacements d’affaires, clientèle premium : tout est là pour construire un modèle stable.
Revenus bruts estimés : 2 000 € à 3 500 €, selon spécialisation et réseau.
La particularité bordelaise ? Les liaisons vers les domaines viticoles : Saint-Émilion, Pessac-Léognan, Médoc. Ces trajets peuvent générer jusqu’à 200 € pour une demi-journée, souvent réservés par des clients étrangers ou des groupes privés.
Autre piste rentable : les navettes Bassin d’Arcachon – Bordeaux en période estivale. En couplant ces trajets avec des partenariats locaux (tour-opérateurs, hôtels de charme), les chauffeurs augmentent leur taux de remplissage… et leur chiffre d’affaires.
Comparaison chiffrée des 5 villes en 2025
| Ville | Revenus bruts mensuels estimés | Saisonnalité | Concurrence | Spécificité rentable |
| Paris | 3 000 € – 5 000 € | Faible | Élevée | Navettes aéroports, salons pro |
| Lyon | 2 000 € – 3 800 € | Modérée | Moyenne | Trajets inter-entreprises, gares |
| Marseille | 2 500 € – 4 500 € | Forte | Faible | Liaisons touristiques estivales |
| Nice | 4 000 € – 6 000 € | Très forte | Moyenne | Clientèle luxe, événements prestigieux |
| Bordeaux | 2 000 € – 3 500 € | Moyenne | Faible | Tourisme viticole, trajets haut de gamme |
Quelques conseils pour booster sa rentabilité
- Cibler les plages horaires clés : 7h-9h, 17h-19h, soirées week-end.
- Maîtriser l’accès aux ZFE avec des véhicules propres, ouvrant droit à des zones premium.
- Développer des contrats fixes avec entreprises, hôtels, ou agences événementielles.
- Investir dans des services annexes : eau à bord, borne de recharge, Wi-Fi, services multilingues.
- Opter pour le bon statut fiscal, en fonction du chiffre d’affaires : micro-BIC, SASU ou EURL.
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