En 2025, choisir le bon statut juridique pour exercer comme chauffeur de taxi, c’est un peu comme choisir le bon véhicule pour faire ses courses : chacun a ses avantages… et ses limites.
Auto-entrepreneur : simplicité d’abord
Ce statut séduit par sa souplesse. Pas de comptabilité lourde, pas de TVA sous un certain seuil, des charges sociales calculées directement sur le chiffre d’affaires.
Mais attention :
- Impossible de déduire vos charges réelles (carburant, entretien, leasing).
- Plafond à 77 700 € de chiffre d’affaires annuel en 2025.
- Protection sociale basique, sans indemnités en cas d’arrêt ou de baisse d’activité.
Parfait pour tester le métier ou démarrer avec peu de moyens. Limité pour ceux qui visent la pleine activité ou le développement.
Entreprise individuelle (EI) : pour aller plus loin, sans trop complexifier
Ici, vous déclarez vos bénéfices réels, donc vous pouvez déduire l’ensemble de vos dépenses professionnelles. Mais l’EI reste juridiquement confondue avec vous-même : en cas de souci, votre patrimoine personnel est en jeu (sauf déclaration spécifique de biens insaisissables).
La gestion est plus poussée qu’en micro-entreprise : comptabilité complète, TVA si dépassement de seuil, déclarations fiscales plus techniques. En échange : plus de souplesse et une fiscalité potentiellement avantageuse.
EURL : indépendant mais encadré
L’EURL crée une personne morale distincte de vous-même. Votre responsabilité est limitée à vos apports.
Fiscalité à la carte : impôt sur le revenu ou sur les sociétés, selon ce que vous choisissez.
Les charges sociales dépendent du résultat, comme en EI, mais vous êtes au régime des travailleurs non-salariés.
C’est une structure adaptée pour ceux qui veulent protéger leur patrimoine personnel, tout en restant seuls à bord.
SASU : le haut de gamme du solo
La SASU offre le confort du régime salarié (hors chômage), tout en conservant une grande liberté de pilotage.
Vous êtes assimilé salarié, donc vos cotisations sont plus élevées, mais vous bénéficiez d’une couverture sociale de qualité (santé, retraite, prévoyance). En revanche : aucune indemnité Pôle Emploi si l’activité s’arrête.
Fiscalité par défaut à l’impôt sur les sociétés, avec option temporaire pour l’impôt sur le revenu. Création plus technique, gestion plus lourde, mais très utile en cas de développement ou de volonté d’optimisation.
Salarié : sécurité avant tout
Aucun investissement initial. Pas de licence à acheter, pas de véhicule à entretenir. Tout est fourni par l’employeur. En échange ? Un salaire fixe, parfois des commissions, une protection sociale complète, mais moins de liberté : pas de choix sur les horaires, les clients, ou les tarifs.
Idéal pour découvrir le métier sans risque, ou pour ceux qui cherchent une stabilité immédiate.
Comparatif des différents statuts pour Taxi
| Statut | Liberté | Charges | Comptabilité | Protection | Déductions | Investissement |
| Auto-entrepreneur | Haute | Faibles | Très légère | Faible | Aucune | Faible |
| EI | Moyenne | Moyennes | Moyenne | Moyenne | Oui | Moyenne |
| EURL | Haute | Moyennes | Élevée | Bonne | Oui | Moyenne à élevée |
| SASU | Haute | Élevées | Élevée | Très bonne | Oui | Élevée |
| Salarié | Faible | Aucune | Aucune | Complète | Non | Aucune |
Recommandations selon votre profil
- Débutant sans capital : optez pour le salariat ou l’auto-entreprise.
- Indépendant prudent : préférez l’EI pour ses déductions et sa simplicité.
- Chauffeur expérimenté souhaitant investir : l’EURL est un bon compromis.
- Projet ambitieux ou volonté de créer une structure optimisée : la SASU s’impose.
Le choix du statut dépend de votre objectif, de votre tolérance administrative, et bien sûr… de vos ressources.
Avant de trancher, il est vivement recommandé de consulter un professionnel. Parce qu’en matière de statuts juridiques, une erreur de départ peut coûter plus cher qu’un changement de pneus en plein rush.
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