Combiner cours en amphi et conduite professionnelle sur Uber ou Bolt ? Oui, c’est possible, à condition de bien connaître les règles du jeu. En 2025, ils sont peu nombreux mais certains étudiants se lancent dans l’activité VTC pour financer leurs études. Mais attention : ce n’est pas une activité d’appoint comme les autres. On vous explique.
Étudiant en journée, chauffeur VTC le soir : mode d’emploi 2025
En France, un étudiant peut parfaitement devenir chauffeur VTC. La réglementation l’autorise dès lors qu’il remplit les critères d’éligibilité. L’État ne voit aucun inconvénient à ce qu’un étudiant français cumule formation universitaire et activité déclarée sous le statut de micro-entrepreneur.
En revanche, pour les étudiants étrangers, le ton change. Leur titre de séjour étudiant ne permet pas d’exercer en micro-entreprise. C’est une restriction administrative stricte. Si vous êtes concerné, inutile de chercher une astuce : ce cumul est interdit.
Autre cas de figure : l’alternance. Ici, pas de blocage juridique, mais une contrainte temporelle. Il faut respecter les horaires du contrat. Le reste dépend de votre capacité à tenir une double cadence.
Âge, permis, casier : les conditions d’accès
Pas besoin d’être diplômé en droit fiscal pour comprendre la logique administrative : il faut un profil mature et responsable. Pas de place pour l’improvisation.
Âge minimum requis :
Vous devez avoir 21 ans révolus. Seule exception : 20 ans si vous avez suivi la conduite accompagnée.
Permis de conduire :
Il doit être de catégorie B, valide depuis 3 ans minimum (ou 2 ans si conduite accompagnée). Et surtout, pas en période probatoire.
Casier judiciaire :
Le bulletin n°2 ne doit contenir aucune condamnation grave : conduite sans permis, escroquerie, vol, ou réduction importante de points. La préfecture vérifie systématiquement.
Visite médicale :
Un médecin agréé doit attester de votre aptitude à la conduite professionnelle. Cette visite est obligatoire, et à renouveler tous les 5 ans.
Formation et examen : le coup de filet réglementaire
La formation n’est pas obligatoire mais hautement conseillée. Pourquoi ? Parce que l’examen est tout sauf une formalité.
Deux volets à valider :
- Une épreuve théorique : réglementation, sécurité routière, gestion d’entreprise, expression française et anglaise.
- Une épreuve pratique : 20 minutes de conduite évaluée, avec un examinateur qui ne laisse rien passer.
Le taux de réussite tourne autour de 51 %. Autant dire qu’il ne suffit pas d’avoir conduit une Clio pour les vacances. Se former sérieusement augmente vos chances.
Vie étudiante vs vie de chauffeur : un calendrier milimétré
La force du métier VTC, c’est la flexibilité. Vous conduisez quand vous êtes libre. Cours le matin ? Vous bossez le soir. Examens à réviser ? Vous levez le pied.
Les horaires les plus rentables sont bien identifiés :
- Du lundi au vendredi, entre 7h et 9h, puis 17h et 20h
- Le vendredi et samedi soir, entre 20h et minuit
- Lors d’événements : concerts, matchs, festivals, salons
Un étudiant motivé peut facilement dégager 15 à 20 heures par semaine de conduite. Mais il doit bien connaître la limite légale : 48 heures hebdomadaires, ou 44h en moyenne glissante. Au-delà, bonjour les sanctions.
Rentabilité : gagner sans s’essouffler
Les revenus dépendent de nombreux facteurs, mais en moyenne, un étudiant qui s’organise correctement pourrait viser 1 500 à 2 000 € par mois pour 15 à 20 heures de travail par semaine.
Mais attention, les charges sont bien là :
- Commissions plateformes : 23 à 25 % du chiffre d’affaires
- Carburant et entretien : entre 800 € et 1 050 € par mois pour une activité soutenue
- Charges sociales : 21,2 % du chiffre d’affaires
- Assurance professionnelle : environ 150 €/mois
Il faut donc calculer en net, et non se laisser aveugler par les chiffres bruts affichés sur les applis.
Démarches administratives : pas de place pour le flanchement
Tout commence par l’examen. Coût d’inscription : environ 200 à 250 €. Ajoutez à cela une formation qu’il faudra suivre en plus de son cursus inital et qui coûte entre 900 € et 2500 €
Une fois l’examen réussi :
- Demande de carte professionnelle (60 €, valable 5 ans)
- Inscription au registre des VTC (170 €)
- Choix d’un statut : micro-entreprise si activité partielle, société type SASU si plus de 20h/semaine
Préparez un dossier complet pour le registre : attestation d’assurance RC Pro, extrait Kbis, copie carte grise, carte pro VTC, justificatif de garantie financière (minimum 1 500 € par véhicule).
Comptez environ 1 mois pour finaliser toutes les démarches.
Exigences sur le véhicule : plus lourdes qu’on ne le croit
Il ne suffit pas d’avoir une voiture qui roule. Le véhicule doit répondre à des critères stricts :
- Moins de 7 ans
- Minimum 4,50 m de long et 1,70 m de large
- 4 à 9 places, chauffeur compris
- Puissance minimale : 84 kW (115 chevaux)
- Présence de climatisation, 4 portes, GPS
Et ce n’est pas tout. En 2025, 25 villes sont en Zone à Faibles Émissions (ZFE). Cela signifie que dès 2026, seuls les véhicules électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène seront autorisés dans ces zones. Préparez-vous dès maintenant.
Difficultés courantes et stratégies gagnantes
Devenir VTC ne se résume pas à télécharger une appli.
Difficultés les plus fréquentes :
- Taux de réussite à l’examen faible
- Commissions élevées
- Marché saturé dans les grandes villes
- Fatigue liée au cumul études + conduite
Les conseils de CLF Formation pour réussir :
- Visez les horaires stratégiques
- Travaillez pendant les vacances scolaires
- Diversifiez les plateformes pour réduire les risques
- Soignez votre véhicule et votre relation client
- Construisez une clientèle fidèle via réseaux sociaux ou bouche-à-oreille
Ce n’est pas négligeable, mais accessible si vous préparez votre projet sérieusement. Mais attention à votre emploi du temps ! Le métier de VTC est un vrai métier qui demande de l’énergie. Le cumul des deux peut-être de trop si vous avez déjà une charge de travail importante dans vos études.
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