En juillet 2025, la navette aéroport est un vrai créneau, structuré, convoité, et rentable pour les VTC qui veulent optimiser leurs journées sans multiplier les courses. Voici ce qu’il faut savoir si vous envisagez de vous y spécialiser.
VTC aéroport : un métier, une méthode
Une navette aéroport, ce n’est pas juste un transport du point A au point B. C’est un protocole. Vous attendez un vol, vous surveillez les arrivées, vous accueillez un client souvent fatigué, chargé, pressé. Votre ponctualité devient une promesse, pas un bonus.
Le service se distingue sur plusieurs points :
- Tarif fixé à l’avance
- Suivi du vol en temps réel
- Accueil personnalisé avec pancarte
- Attente gratuite (jusqu’à 1 h)
- Confort pour passagers et bagages
La demande est claire : un service fiable, fluide, qui absorbe les aléas de l’aérien.
Un marché bien rempli… mais pas saturé
Sur les 77 500 chauffeurs VTC actifs en 2024, 81 % sont en Île-de-France. Parmi eux, 15 à 20 000 se spécialisent régulièrement dans les navettes aéroport. Cela représente 25 % du chiffre d’affaires des VTC franciliens, ce n’est pas anecdotique.
La dynamique est soutenue. En 2024, les aéroports français ont accueilli 205,7 millions de passagers, soit +3,6 % par rapport à l’année précédente. Les déplacements reprennent, le besoin d’un service premium aussi.
Où faire la différence ?
Toutes les zones ne se valent pas. Pour tirer votre épingle du jeu, mieux vaut se positionner là où le trafic est dense… et constant.
Paris-Charles de Gaulle (CDG)
Avec plus de 72 millions de passagers annuels, CDG reste l’épicentre de l’activité VTC aéroportuaire. Vols long-courriers, touristes étrangers, clientèle affaires : la demande est continue, jour et nuit. Les distances sont longues, les tarifs élevés, mais la concurrence y est rude.
Paris-Orly
Très fréquenté pour les liaisons nationales et européennes, Orly séduit une clientèle plus locale mais régulière. Les trajets vers Paris centre sont courts, donc moins rémunérateurs à l’unité, mais plus nombreux. Un bon terrain pour les chauffeurs réactifs et bien organisés.
Nice-Côte d’Azur
C’est le paradis des courses haut de gamme. Clientèle internationale, voyageurs VIP, saison estivale explosive ou encore cadres parisiens venant travailler à Valbonne ou Sophia Antipolis : Nice offre de belles opportunités, à condition d’avoir le véhicule adapté et un service irréprochable.
Les distances vers Cannes ou Monaco peuvent gonfler les revenus.
Lyon-Saint Exupéry
Lyon joue sur deux tableaux : la clientèle affaires en semaine, et les familles ou groupes le week-end. L’aéroport dessert bien la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec des trajets souvent longs et peu desservis par les transports en commun.
Marseille Provence
La demande explose chaque été. Trafic saisonnier, mais fréquentation en hausse constante. Idéal pour les chauffeurs capables de moduler leur activité selon les périodes, avec des trajets réguliers vers les plages, les calanques ou les campings.
Toulouse-Blagnac
Avec une forte activité aérienne vers Paris et l’Europe, Toulouse attire une clientèle mixte : salariés de l’aéronautique, étudiants, touristes. Le nombre de VTC reste contenu, ce qui laisse de la place pour se positionner intelligemment.
Bordeaux-Mérignac
Encore sous-exploitée par les VTC, Bordeaux est en plein essor. La croissance du trafic aérien et l’essor touristique en font un marché à suivre. Des partenariats avec hôtels et domaines viticoles peuvent compléter l’offre.
Mais d’autres zones restent sous-exploitées : Bâle-Mulhouse, Nantes, Genève côté français…
Qui sont les clients ?
Les profils sont très segmentés :
- Voyageurs loisirs (49 %)
- Professionnels (28 %)
- Familles nombreuses avec bagages ou enfants
- Touristes étrangers, souvent anglophones
- Entreprises, pour leurs salariés ou leurs VIP
- Hôtels, via partenariat
Le point commun : ils veulent un transport prévisible, souple et sans mauvaise surprise.
Tarifs et rentabilité
À Paris, un aller CDG-Paris en berline se facture entre 40 et 80 €, et jusqu’à 120 € en van.
Un aller Orly-Disney monte facilement à 130 €, voire 180 € en haute saison.
Les correspondances entre aéroports (CDG-Orly) se négocient autour de 80 à 160 €.
Ces trajets permettent de facturer au forfait et de mieux rentabiliser chaque déplacement, surtout si vous regroupez les missions (ex. : un CDG le matin, un retour Orly l’après-midi).
Équipement et configuration : l’indispensable
Pour ce métier, tout commence avec le bon véhicule. Et le bon aménagement.
Configuration recommandée :
- Berlines : Mercedes Classe E, BMW Série 5, Peugeot 508. Pour 1 à 4 passagers, avec un coffre prévu pour 4 valises soute.
- Vans : Mercedes Classe V, Ford Tourneo. Jusqu’à 8 places et 9 valises. C’est l’idéal pour les groupes et familles.
Les équipements obligatoires :
- Climatisation bi-zone,
- GPS temps réel avec info trafic
- Chargeurs USB et prises allume-cigare
- Eau minérale, mouchoirs, parfois bonbons
- Sièges bébé sur demande
Un véhicule propre, entretenu, noir de préférence, change tout dans l’expérience client.
Posture professionnelle
Les clients des navettes aéroport sont attentifs à votre comportement autant qu’à la voiture.
Ce qui compte :
- Être présent 10 à 15 minutes à l’avance,
- Appeler dès que le vol a atterri,
- Adapter son langage : silence ou discussion, selon la personne,
- Être discret mais disponible,
- Aider aux bagages,
- Garder un véhicule impeccable, sans odeur, sans bruit parasite…
Ce n’est pas un luxe, c’est une attente standard dans ce segment.
Quelques chiffres pour se projeter
Un chauffeur spécialisé dans les navettes aéroport peut atteindre 3 500 à 8 000 € brut par mois en région parisienne.
Une fois les commissions de plateformes (20 à 25 %) retirées, le revenu mensuel net se situe entre 2 000 et 6 000 €, selon votre efficacité, statut juridique et régularité de clientèle.
Charges principales à prévoir :
- Véhicule : 400 à 1 200 €/mois (les vans haut de gamme représentent un certain coût)
- Carburant ou électricité : 400 à 600 €/mois
- Assurance : 200 à 300 €/mois
- Entretien courant : 150 à 250 €/mois
- Péages, stationnement, applis et autres charges : 400 €/mois en moyenne
Trois clés pour démarrer en 2025
Cibler les bons horaires : 6h–10h et 18h–22h. Les vols longs courriers sont les plus rentables.
Signer avec des hôtels et conciergeries : vous gagnez en régularité sans dépendre uniquement des applis.
Digitaliser votre présence : Google Pro, mini site vitrine, WhatsApp Business. Un client qui peut réserver sans friction, c’est un client que vous gardez.
Se spécialiser dans les navettes aéroport en 2025, c’est viser un segment exigeant mais rentable, à condition d’en maîtriser tous les codes.
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