Quand on transporte des passagers à longueur de journée, il faut aussi savoir se protéger soi-même : les assurances font partie intégrante du métier de taxi. Et mieux vaut en connaître les contours avant d’être rattrapé par un sinistre.
Les assurances obligatoires en 2025 : pas d’exercice sans elles
Premier point incontournable : aucun chauffeur de taxi ne peut exercer légalement sans un minimum d’assurances. Il ne s’agit pas d’un conseil, mais d’une exigence légale clairement définie par le Code des transports et le Code des assurances.
La responsabilité civile professionnelle (RC Pro) couvre les dommages causés aux clients pendant une course. Cela inclut les incidents courants : chute à la sortie du véhicule, retard entraînant un rendez-vous manqué, ou même un bagage abîmé.
Autre socle incontournable : la responsabilité civile circulation. Comme pour tout véhicule à moteur, elle est imposée par l’article L211-1 du Code des assurances. Elle couvre les dégâts causés aux tiers lors d’un accident.
Enfin, pour transporter des passagers à titre onéreux, vous devez également souscrire une assurance spécifique “transport de personnes”, attestant que votre véhicule est couvert pour un usage professionnel.
À défaut, les sanctions sont sérieuses : amende jusqu’à 3 750 €, suspension de permis, voire confiscation du véhicule. Et ça, même si vous n’avez pas eu d’accident.
Indépendant ou salarié : qui doit assurer quoi ?
La question du statut change la donne. Si vous êtes chauffeur indépendant, vous êtes seul responsable de vos contrats : c’est vous qui choisissez, souscrivez et payez chaque garantie. En tant qu’artisan, vous devez produire ces justificatifs lors d’un contrôle en préfecture ou sur la route.
À l’inverse, si vous êtes salarié dans une entreprise de taxis, les obligations pèsent sur votre employeur. C’est lui qui gère les contrats, les cotisations, et la déclaration en cas de sinistre.
Attention, il arrive que des chauffeurs salariés pensent à tort être couverts par leur entreprise pour des activités en dehors du cadre professionnel. En cas d’utilisation privée du véhicule ou de prestation “non déclarée”, la couverture peut sauter.
Les garanties complémentaires recommandées
Toutes les assurances ne sont pas obligatoires… mais certaines sont indispensables si vous voulez continuer à travailler après un pépin. Voici celles que les assureurs spécialisés proposent généralement en complément :
- Tous risques : utile pour couvrir votre véhicule, même si vous êtes responsable de l’accident. Elle inclut les dégradations, intempéries, et parfois les actes de vandalisme.
- Protection du conducteur : vous êtes blessé pendant une course ? Cette garantie prend en charge vos soins, même si vous êtes en tort.
- Perte d’exploitation : si votre voiture est immobilisée 10 jours, qui paie le loyer et les charges ? Cette garantie vous verse une indemnité.
- Assistance 24/7 et véhicule relais : utile pour ne pas rester à l’arrêt après une panne ou un accrochage.
- Protection juridique : si un client vous poursuit en justice pour un litige ou une fausse accusation, vous êtes accompagné.
Ces options ne sont pas toujours très chères, mais leur absence peut coûter très gros.
Combien coûte une assurance taxi en 2025 ?
Voici un tableau récapitulatif des tarifs moyens observés en 2025, pour un véhicule de tourisme exploité en taxi dans une grande agglomération :
| Type de couverture | Coût annuel estimé |
| RC circulation seule | Incluse dans tous risques |
| RC Pro (obligatoire) | Environ 2 500 € |
| Tous risques + RC Pro | 2 800 à 3 500 € |
| Transport à titre onéreux | Dès 1 440 € |
| Pack complet avec assistance et véhicule relais | Jusqu’à 4 000 € |
Le montant dépend aussi de plusieurs facteurs : ancienneté du chauffeur, modèle du véhicule, lieu d’activité, historique de sinistres. Un taxi de 12 ans en zone rurale paiera moins cher qu’un modèle hybride neuf en centre-ville.
Ce que vous risquez sans couverture adaptée
Sans assurance adaptée, vous ne risquez pas seulement une sanction administrative. En cas de sinistre grave, c’est votre avenir professionnel qui vacille.
Vous provoquez un accident avec blessé sans garantie perte d’exploitation ? Vous êtes immobilisé, sans revenu. Votre véhicule est volé sans tous risques ? Vous êtes à pied. Un client vous attaque en justice pour un conflit sur le trajet ? Sans protection juridique, c’est vous qui avancez les frais d’avocat.
La réalité est simple : une assurance bien pensée, c’est ce qui vous permet de repartir au travail le lendemain d’un incident, au lieu de plonger dans une spirale administrative, financière et parfois judiciaire.
Comment choisir son contrat quand on est taxi ?
Avant de signer, vous devez comparer.
Voici quelques conseils simples mais efficaces :
- Comparez plusieurs devis spécialisés taxi (et pas seulement sur des comparateurs classiques).
- Ne vous fiez pas au tarif seul : regardez les exclusions, les franchises, les délais d’indemnisation.
- Lisez les conditions générales. Oui, c’est long. Non, ce n’est pas facultatif.
- Déclarez tout : véhicule utilisé, kilométrage annuel, zone d’activité.
Pensez aussi à regrouper vos contrats chez un même assureur. Cela réduit les doublons et peut faire baisser la note.
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