Depuis février 2025, les chauffeurs utilisant des véhicules électriques subissent une série d’ajustements tarifaires qu’il est essentiel de maîtriser avec précision.
L’accise sur l’électricité a été relevée de 60,5 % en un an, atteignant 33,7 €/MWh, contre 21 € en 2024. Une réduction temporaire à 29,98 €/MWh est annoncée pour la période août-décembre 2025, mais elle ne compensera que partiellement les effets de la fiscalité.
Le prix du kWh baisse légèrement en option base (-3 %, soit 0,1952 €/kWh), mais cette baisse est neutralisée par la hausse de l’abonnement annuel, conséquence directe du relèvement de la TVA de 5,5 % à 20 %.
Pour autant, le coût réel d’usage d’un véhicule électrique reste très inférieur à celui d’un véhicule thermique : 2 €/100 km en électrique, contre 8 à 12 €/100 km en essence ou diesel.
Privilégier la recharge à domicile
Pour les chauffeurs professionnels parcourant 250 à 300 km par jour, la recharge à domicile reste la stratégie la plus efficace sur le plan économique.
- Économies constatées : de 2 400 à 3 000 € par an, par rapport à un véhicule thermique.
- Installation recommandée : bornes de 11 kW (65 km/h de charge) ou 22 kW (110 km/h de charge).
- Retour sur investissement rapide, grâce au kilométrage élevé et à la réduction des coûts variables.
Exploiter les heures creuses et super creuses
Les plages horaires 11h-17h et 23h-7h sont désormais définies comme heures creuses, avec un tarif réduit à 0,1696 €/kWh contre 0,2146 €/kWh en heures pleines.
Certains fournisseurs introduisent un tarif super creux. Exemple : l’offre Charge’Heures de TotalEnergies, avec une tarification divisée par deux entre 2h et 6h du matin.
Économie possible : une recharge complète passe de 11,3 € à 7,1 €, soit une réduction de 40 %.
Optimiser l’usage des bornes publiques
- Abonnements multi-réseaux : certains opérateurs, comme Ionity, proposent 0,39 €/kWh avec abonnement, contre 0,59 € sans.
- Bornes rapides à tarif réduit : privilégier Izivia (0,38 €/kWh) plutôt qu’Allego (0,60 à 0,69 €/kWh) pour les recharges urgentes.
Ces différences de tarifs peuvent représenter plusieurs centaines d’euros d’écart annuel pour un usage quotidien.
Dispositifs d’aide à l’installation de bornes
Pour les indépendants
Le programme ADVENIR prend en charge 50 % des coûts d’installation, avec un plafond de :
- 960 € pour un logement individuel
- 1 660 € pour un logement collectif
Le crédit d’impôt est maintenu jusqu’en décembre 2025, facilitant l’investissement dans une borne privée.
Pour les flottes d’entreprise
Aide ADVENIR de 20 % par point de charge, plafonnée à 960 €, pour les parkings professionnels.
Facturation possible au prix de revient, évitant les marges appliquées aux tarifs publics.
Modèle tarifaire recommandé : facturation au réel (coût de la borne + marge transparente), plus avantageux que les forfaits, notamment pour les chauffeurs à forte activité.
Automatiser la gestion de la charge
- Programmation automatique des sessions pendant les heures creuses ou super creuses
- Optimisation centralisée de la charge pour les flottes
Ces dispositifs évitent les pics tarifaires et maximisent le rendement énergétique horaire.
Combiner plusieurs solutions de recharge
La stratégie la plus efficace repose sur trois piliers :
- Recharge à domicile pour 80 % des besoins
- Recharge d’opportunité gratuite, en profitant de bornes mises à disposition dans les centres commerciaux ou parkings de clients
- Recharge rapide ponctuelle, utilisée en complément ou en cas d’urgence
Cette diversification permet de réduire le coût moyen par kWh tout en maintenant une autonomie fonctionnelle élevée.
Intégrer les partenariats professionnels
Certains centres commerciaux, hôtels ou établissements partenaires proposent :
- Des recharges gratuites ou à tarif réduit
- Des accès prioritaires aux bornes pour les professionnels du transport
Ces partenariats représentent une source d’économies directe et récurrente.
Rentabilité maintenue malgré les hausses
En intégrant l’ensemble de ces leviers, un chauffeur peut continuer à économiser entre 2 000 et 3 500 € par an par rapport à un véhicule thermique.
À cela s’ajoutent :
- 30 à 40 % de frais d’entretien en moins
- Exonération de la TVS (Taxe sur les véhicules de société) pour les flottes
- Soutiens ponctuels, comme les 5 millions d’euros alloués par Uber pour compenser la fin du bonus écologique
Le maintien de cette rentabilité repose sur la capacité du professionnel à adapter ses habitudes de recharge et à choisir les bonnes combinaisons techniques et tarifaires.

