Le métier de chauffeur de taxi ne s’improvise pas. Il nécessite des compétences variées, une parfaite connaissance de la réglementation, et des aptitudes spécifiques pour garantir un service sûr et efficace. Voici un guide détaillé des conditions et prérequis pour exercer cette profession en toute légalité.
Permis de conduire : une base obligatoire
Avant toute chose, il faut posséder un permis de conduire de catégorie B valide. Mais attention, il ne suffit pas de l’obtenir ! Il doit être détenu depuis au moins trois ans (réduit à deux ans pour ceux ayant suivi la conduite accompagnée). Ce délai garantit une expérience minimale sur la route, une meilleure gestion des aléas de circulation et une maîtrise suffisante du véhicule.
Examen médical : un contrôle strict
Transporter des passagers exige une vigilance absolue. Un contrôle médical obligatoire doit être réalisé par un médecin agréé par la préfecture. Ce dernier évalue :
- La vision, essentielle pour anticiper les dangers et réagir rapidement.
- L’audition, importante pour percevoir les signaux sonores de la route.
- Les réflexes et la concentration, indispensables pour la sécurité des passagers.
- L’état général de santé, afin d’écarter les risques liés à certaines pathologies incompatibles avec la profession.
Si le candidat est jugé apte, un certificat médical est délivré. Ce dernier doit être renouvelé régulièrement, notamment pour les chauffeurs de plus de 60 ans.
Formation aux premiers secours : savoir réagir en cas d’urgence
Un chauffeur de taxi peut être confronté à des situations d’urgence : malaise d’un passager, accident de la route, évacuation rapide. C’est pourquoi il est obligatoire de suivre une formation aux premiers secours. Le certificat PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1) doit être obtenu moins de deux ans avant la demande de carte professionnelle.
Cette formation comprend :
- Les gestes de premier secours (massage cardiaque, mise en PLS).
- L’utilisation d’un défibrillateur automatique.
- Les bons réflexes en cas d’accident sur la voie publique.
Ce n’est pas un simple formalisme : ces compétences peuvent sauver des vies.
Casier judiciaire : une moralité irréprochable
Un chauffeur de taxi est en contact direct et permanent avec le public. Pour garantir la sécurité des passagers, la réglementation exige un casier judiciaire vierge (bulletin n°2).
Les infractions graves et incompatibles avec le métier de chauffeur incluent :
- Les violences volontaires.
- Les délits liés aux stupéfiants.
- Les infractions au Code de la route graves (conduite en état d’ivresse, délit de fuite).
- Les condamnations pour escroquerie ou abus de confiance.
Un casier judiciaire non conforme peut entraîner un refus immédiat de l’autorisation d’exercer.
L’examen pour la licence taxi : un passage obligé
Il ne suffit pas d’avoir un permis de conduire et un casier judiciaire vierge pour devenir taxi. Il faut également réussir un examen spécifique, organisé par les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA). Cet examen est conçu pour évaluer les compétences techniques et réglementaires des futurs chauffeurs.
Il est composé de plusieurs épreuves :
- Épreuves théoriques
Les candidats doivent démontrer leurs connaissances sur :
- Le cadre juridique et réglementaire du transport public de personnes.
- Le Code de la route et les règles de sécurité spécifiques aux taxis.
- La gestion d’une entreprise de taxi (tarification, fiscalité, comptabilité).
- La réglementation locale (zones de stationnement, services annexes autorisés).
- Épreuves pratiques
L’examen pratique consiste en :
- Une mise en situation réelle avec des clients fictifs.
- Un test de navigation et d’orientation, sans GPS, pour vérifier la connaissance des trajets.
- Une épreuve de conduite, avec des critères précis : maîtrise du véhicule, respect du Code de la route, courtoisie, anticipation des dangers.
La réussite de cet examen permet d’obtenir la carte professionnelle de taxi, indispensable pour exercer.
Autorisation de stationnement (ADS) : le sésame pour travailler
Contrairement aux VTC, les taxis bénéficient de places de stationnement réservées et peuvent prendre des clients à la volée. Mais pour cela, une Autorisation de Stationnement (ADS) est obligatoire.
Elle peut être obtenue de trois manières :
- En faire la demande auprès de la mairie ou de la préfecture (délivrance selon quotas et besoins locaux).
- Acheter une ADS à un chauffeur qui cesse son activité (le prix peut varier entre 50 000 € et 250 000 € selon la ville !).
- Exercer comme salarié dans une entreprise qui possède déjà des ADS.
Sans ADS, impossible d’exploiter un taxi en toute légalité.
Connaissances linguistiques et géographiques : des atouts indispensables
Un bon chauffeur de taxi ne se limite pas à conduire. Il doit offrir une expérience client fluide et agréable. Cela passe par :
- Une bonne maîtrise du français pour interagir avec tous les passagers.
- Des bases en anglais pour répondre aux besoins des touristes et clients étrangers.
- Une excellente connaissance de la ville et des itinéraires optimaux. Un chauffeur qui hésite, qui emprunte des chemins détournés ou qui dépend d’un GPS pour chaque trajet manque de professionnalisme.
Dans certaines régions, des connaissances sur le patrimoine local et les points d’intérêt touristiques peuvent être un plus.
Gestion d’entreprise : une compétence clé pour les indépendants
Si certains chauffeurs travaillent pour une entreprise de taxis, d’autres préfèrent exploiter leur propre véhicule. Cela signifie gérer son activité comme un entrepreneur.
Il faut alors maîtriser plusieurs aspects :
- Les déclarations fiscales et les obligations comptables.
- La gestion des charges (assurance, carburant, entretien du véhicule).
- Les stratégies commerciales pour attirer et fidéliser la clientèle.
Un taxi indépendant mal organisé peut vite se retrouver en difficulté financière.
Véhicule conforme et assurance professionnelle
Le véhicule utilisé doit respecter des normes strictes :
- Être équipé d’un taximètre homologué.
- Posséder une lumineuse “TAXI” sur le toit.
- Avoir un terminal de paiement par carte bancaire (obligatoire).
- Être soumis à un contrôle technique renforcé.
L’assurance est également un point clé. Une assurance responsabilité civile professionnelle (RC Pro) spécifique est obligatoire pour couvrir les risques liés au transport de passagers.
Devenir taxi : un parcours exigeant, mais accessible
Le métier de chauffeur de taxi demande rigueur, discipline et un sens du service développé. Si le chemin pour obtenir toutes les autorisations nécessaires peut sembler long, il garantit une activité encadrée et une crédibilité professionnelle solide. Pour ceux qui respectent ces exigences, la profession peut être lucrative et stable, avec une clientèle variée et des opportunités de développement.
Il ne reste plus qu’à prendre le volant !

