Être chauffeur VTC, ce n’est pas juste conduire. C’est gérer une entreprise. Et comme toute activité pro, il faut comprendre précisément ce que vous dépensez pour savoir ce que vous gagnez. Voici les chiffres, sans enrober, avec des exemples concrets et des leviers d’optimisation.
Coûts fixes : ce que vous payez même sans rouler
Le véhicule reste le poste principal. Si vous louez une berline hybride ou électrique, prévoyez entre 800 et 900 € par mois en LLD (location longue durée), hors carburant.
À cela s’ajoutent :
- L’assurance professionnelle : entre 100 et 200 € par mois, selon le modèle et votre profil.
- Entretien courant : environ 100 € par mois, en moyenne lissée (vidanges, freins, pneus).
- Nettoyage : 70 € mensuels si vous passez régulièrement en station ou si vous confiez l’intérieur à un pro.
Puis viennent les charges annexes :
- Box ou parking : 50 € par mois, utile pour préserver le véhicule des intempéries.
- Abonnement mobile + internet pro : entre 20 et 40 €.
- Terminal CB : 20 à 35 € mensuels si vous utilisez un terminal connecté (SumUp, Smile&Pay…).
- Frais de “petites attentions” (eau, bonbons, mouchoirs, etc.) : environ 80 €.
- Comptabilité : 79 € par mois en ligne avec les offres VTC des cabinets spécialisés.
Total des coûts fixes mensuels : environ 1 250 € à 1 400 €, même si vous ne sortez pas la voiture du garage.
Coûts variables : plus vous roulez, plus vous payez
Ces dépenses augmentent avec votre chiffre d’affaires.
- Carburant ou électricité : comptez environ 9 % du CA TTC. Pour 4 000 € encaissés, prévoyez 360 € de carburant.
- Commission des plateformes : entre 15 % et 25 % par course. Uber prélève plus qu’Heetch, Bolt ou Free Now.
- TVA collectée : 9,1 % à reverser si vous dépassez le seuil de franchise.
- Amendes : on l’espère évitables, mais ça arrive. Certaines régions parlent d’une moyenne de 50 € à 100 € par mois.
Bénéfice moyen selon l’activité VTC
Un VTC débutant gagne souvent entre 80 € et 120 € par jour en net, après charges. Un chauffeur expérimenté, bien positionné, peut atteindre 150 à 200 €, surtout en zone urbaine ou touristique.
Sur un mois à temps plein, cela donne :
- Revenus bruts : 4 000 à 6 000 €
- Charges fixes et variables : 2 000 à 2 800 €
- Bénéfice net avant impôt : 1 800 à 3 200 €
Stratégies pour réduire les coûts et gagner plus
Le véhicule : le cœur du modèle économique : acheter une électrique d’occasion (Tesla Model 3, Kia e-Niro) ou une hybride fiable (Corolla, Prius) réduit la consommation et l’entretien. Et vous entrez sans souci dans les ZFE. Autre astuce : négocier une location longue durée VTC avec assurance incluse. Cela évite les frais initiaux lourds.
Les bons outils font la différence. Optez pour :
- Une banque pro avec outil fiscal intégré.
- Un logiciel de facturation automatisé.
- Une application de comptabilité connectée à l’URSSAF.
Objectif : moins de paperasse, plus de temps derrière le volant.
Le temps, c’est de l’essence : travailler entre 7h et 9h, puis de 17h à 20h. Évitez les après-midi creux. Ciblez les gares, les hôtels, les aéroports et les soirées de week-end. Renseignez-vous sur les événements locaux : salons, concerts, festivals… Ce sont des mines d’or.
Multipliez les canaux : n’attendez pas qu’une seule appli vous appelle. Multipliez les plateformes, mais surtout, créez votre propre clientèle. Fiche Google My Business, WhatsApp pro, cartes de visite avec QR code de réservation : ça ne coûte rien et ça rapporte vite.
Négociez tout, chaque année : assurance, comptable, stationnement, outils pro : faites jouer la concurrence. Un appel ou deux peuvent réduire vos charges de 10 à 15 %.
Économiser, c’est calculer
Gagner sa vie en tant que VTC, ce n’est pas une affaire de kilomètres, c’est une affaire de calcul. Connaître ses charges, adapter ses horaires, limiter les pertes et maximiser les heures rentables : voilà la vraie recette.
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