Le transport VTC repose sur un principe fondamental : chaque trajet doit faire l’objet d’une réservation préalable. Cela signifie que le client, avant de monter dans votre véhicule, doit avoir réservé sa course par téléphone, via une application ou un site.
Il ne s’agit pas d’un détail administratif. C’est une condition sine qua non de votre activité. Prendre un client sans réservation, c’est comme conduire sans permis : vous vous exposez à des sanctions sévères.
Et non, ce n’est pas parce que quelqu’un vous fait un petit signe sur le trottoir que cela devient une “commande”. Cette pratique s’appelle la maraude, et elle est strictement réservée aux taxis.
Maraude interdite : circuler au ralenti n’est pas une stratégie
Un chauffeur VTC n’a pas le droit de chercher des clients activement sur la voie publique. Cela inclut les techniques dites “modernes” comme rester connecté à une application en espérant capter une réservation instantanée à proximité.
Concrètement, circuler lentement en espérant qu’un client se manifeste est illégal. Ce comportement est assimilé à de la maraude électronique ou physique. Dans les deux cas, l’infraction est constituée.
Autre point important : le stationnement en attente de client est interdit sur la voie publique. Vous ne pouvez pas rester garé à l’angle d’une rue en attendant une notification de réservation. En l’absence de course, vous devez libérer l’espace public.
Retour à la base : l’entre-deux courses n’est pas une zone grise
Lorsque vous terminez une course et que vous n’avez pas de réservation suivante enchaînée, vous devez retourner :
- Soit à votre lieu d’exploitation déclaré : le domicile pour les indépendants, ou le siège social de l’entreprise.
- Soit dans un lieu de stationnement hors voirie, comme un parking privé ou une zone autorisée spécifiquement.
L’idée n’est pas de vous faire faire des kilomètres inutiles, mais d’empêcher l’occupation abusive de la voie publique par des VTC sans mission.
Le respect de cette règle est d’autant plus surveillé que certaines plateformes poussent à rester dans des “zones chaudes”. Résistez à la tentation.
Exception pour gares et aéroports : oui, mais sous conditions
Vous pouvez stationner aux abords d’une gare ou d’un aéroport pour attendre un client ayant réservé, à condition de respecter deux points :
- Le client doit pouvoir prouver sa réservation.
- Le stationnement ne doit pas excéder une heure.
Ce délai est strict. Dépasser ce créneau, c’est prendre le risque d’un contrôle et d’une verbalisation. Le chronomètre commence à tourner dès que vous vous garez.
Astuce : enregistrez l’heure d’arrivée dans votre journal de bord pour éviter toute confusion.
Justificatif de réservation : pas de papier, pas de course
À tout moment, les forces de l’ordre peuvent vous contrôler. Elles vous demanderont une preuve de réservation conforme, au format papier ou électronique.
Ce justificatif doit mentionner plusieurs éléments :
- L’identité du client.
- L’heure et la date de la réservation.
- L’heure et la date de la prise en charge.
- Le lieu de prise en charge.
- Le lieu de dépose.
En l’absence de ces éléments, votre réservation peut être considérée comme inexistante. Et cela peut suffire à faire tomber votre activité sous le coup d’un exercice illégal.
Ne vous contentez pas d’un simple message de confirmation. Utilisez des outils qui génèrent automatiquement des tickets de course réglementaires.
Conformité du véhicule : un outil de travail, pas une simple voiture
Le véhicule utilisé pour du VTC n’est pas un simple moyen de transport. C’est votre outil professionnel, et à ce titre, il doit respecter des critères précis.
Les exigences minimales incluent :
- Moins de 6 ans d’ancienneté à compter de la première immatriculation.
- 4 portes minimum, capacité de 4 à 9 places.
- Puissance nette d’au moins 84 kW, soit 115 chevaux.
- Présence d’équipements de confort haut de gamme : sellerie en bon état, climatisation, propreté irréprochable.
L’objectif est simple : différencier l’expérience VTC d’un transport classique. Ne pas respecter ces critères revient à travailler hors cadre.
Vérifiez régulièrement les évolutions de la réglementation, notamment en matière de motorisation et d’émissions polluantes. Certaines métropoles imposent des véhicules hybrides ou électriques pour accéder aux zones à faibles émissions.
Être chauffeur VTC ne se résume pas à conduire. C’est une activité encadrée, avec des obligations strictes et vérifiables à tout moment. Chaque course doit être justifiée, chaque arrêt doit être autorisé, chaque comportement doit être conforme.
C’est cette rigueur qui fait de vous un professionnel reconnu, capable d’exercer durablement.
Et dans ce métier, la meilleure astuce n’est pas une ruse, c’est la conformité.

