Entreprise individuelle : une rampe de lancement accessible pour les chauffeurs VTC
Vous débutez en tant que chauffeur VTC et souhaitez limiter les démarches administratives ? L’entreprise individuelle coche plusieurs cases.
Créer votre activité de VTC en entreprise individuelle, c’est simple, rapide et peu onéreux. Il suffit de remplir un formulaire P0 CMB, d’y joindre quelques justificatifs, et le tour est joué. Aucun capital minimum requis. Pas de statuts à rédiger. Vous êtes au volant, sans copilote administratif.
La fiscalité est tout aussi directe. Les revenus de votre activité de VTC sont soumis à l’impôt sur le revenu, dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Il n’y a pas de distinction entre les revenus du ménage et ceux du VTC. Tout est dans le même panier fiscal.
Mais attention : la contrepartie de cette simplicité, c’est une responsabilité illimitée. En clair, si votre activité de VTC génère des dettes, vos biens personnels peuvent être saisis. C’est un peu comme rouler sans assurance tous risques : tant que tout va bien, vous dormez tranquille. Mais en cas de pépin, le réveil est brutal.
Ce statut convient principalement aux chauffeurs VTC en solo, avec peu de charges fixes et une visibilité financière limitée.
Micro-entreprise : simplifiée mais sous conditions pour les VTC
Si vous optez pour le régime micro-entrepreneur, vous accédez à une version allégée de l’entreprise individuelle. Très prisée par les chauffeurs VTC en phase de lancement.
Déclaration mensuelle ou trimestrielle du chiffre d’affaires, pas de comptabilité complète, cotisations sociales proportionnelles aux recettes encaissées : le régime est taillé pour vous laisser vous concentrer sur vos courses.
Mais ce confort est plafonné. Le chiffre d’affaires annuel est limité à 77 700 € pour les VTC en 2025. Si vous dépassez ce seuil, vous sortez du régime micro et entrez dans un système fiscal plus exigeant.
Autre limite : aucune déduction de charges n’est possible. Carburant, entretien, assurance VTC, commission Uber ou Bolt ? Tout est ignoré. L’imposition se fait sur le chiffre d’affaires brut, après un abattement forfaitaire de 50 %.
Utile pour démarrer rapidement ou tester le marché. Moins pertinent pour un chauffeur VTC à plein temps avec une activité soutenue.
EIRL : un statut clos mais encore en circulation
L’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) permettait de protéger votre patrimoine personnel en distinguant les biens affectés à l’activité VTC.
Mais ce statut n’est plus disponible pour les nouveaux chauffeurs depuis le 15 mai 2022. Si vous l’avez déjà, vous pouvez continuer. Sinon, la réforme de l’entreprise individuelle en 2022 intègre désormais une protection juridique minimale sans formalité supplémentaire, à certaines conditions.
Société unipersonnelle : structure rigoureuse pour chauffeurs VTC ambitieux
Vous êtes chauffeur VTC, déjà actif, avec un bon niveau de chiffre d’affaires, ou vous comptez recruter ? Alors passer en société devient une option sérieuse.
Premier intérêt : votre responsabilité est limitée au montant du capital social. Vous apportez 1 000 €, vous risquez 1 000 €. Votre voiture personnelle, votre logement ? Intouchables, en principe.
Deuxième levier : vous avez le choix entre l’impôt sur le revenu (IR) ou l’impôt sur les sociétés (IS). Ce choix fiscal permet d’optimiser vos revenus selon que vous vous rémunérez par salaire ou par dividendes. Encore faut-il bien piloter votre comptabilité.
Mais attention : créer une société demande des formalités lourdes. Statuts, immatriculation, publication légale, obligations comptables. Vous entrez dans la cour des professionnels structurés. Et vous devez pouvoir suivre la cadence.
EURL : un bon compromis pour les chauffeurs VTC en développement
L’entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL) est une forme juridique adaptée au chauffeur VTC qui souhaite protéger son patrimoine tout en restant seul à bord.
Vous êtes gérant majoritaire ? Vous relevez de la sécurité sociale des indépendants. Vous pouvez choisir entre IR ou IS. Et surtout, vous déduisez vos frais : carburant, amortissement du véhicule, charges de plateforme, local, comptable, etc.
En contrepartie, vous devez respecter une gestion administrative plus rigoureuse. Dépôt des comptes, approbation annuelle, formalités diverses. Il faut s’y préparer. Mais cela permet de construire une activité durable.
SASU : la formule premium du VTC structuré
La société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU) est le statut favori des chauffeurs VTC qui veulent conjuguer optimisation sociale et flexibilité juridique.
En tant que président, vous êtes affilié au régime général. Oui, comme un salarié. Couverture sociale plus complète, mais cotisations plus élevées. Pas de minimum en l’absence de rémunération : tant que vous ne vous versez rien, vous ne payez rien.
La SASU est taillée pour les chauffeurs qui visent une montée en puissance rapide. Recruter, intégrer un associé, basculer sur une structure à plusieurs : tout cela est facilité. Sa liberté statutaire permet d’adapter la gestion à votre stratégie.
Mais elle implique un encadrement juridique précis, souvent confié à un expert-comptable. Ce n’est pas un statut à bricoler. C’est un outil de pilotage pour VTC expérimenté.

