Pas de carte, pas de course. Avant de songer à transporter des clients, il faut obtenir cette fameuse carte professionnelle de conducteur VTC, délivrée par la préfecture. Ce document est indispensable pour exercer. Et contrairement à certaines idées reçues, ce n’est pas une formalité expédiée en cinq clics.
Permis B et ancienneté : votre point de départ
Vous devez disposer d’un permis B en cours de validité depuis au moins trois ans (ou deux ans si vous avez fait de la conduite accompagnée).
Ce n’est pas négociable. Sans cela, inutile de vous présenter à l’examen VTC, car votre dossier sera écarté d’emblée. Et un permis suspendu ou annulé n’est évidemment pas recevable.
Examen VTC : deux parties, un seul objectif
L’examen VTC est obligatoire, sauf si vous avez déjà une équivalence (ancien chauffeur de taxi par exemple). Il se compose de deux parties :
- Une épreuve théorique commune à tous les candidats. Elle inclut la réglementation VTC, la gestion d’entreprise, la sécurité routière, la langue française, l’anglais, et la compréhension du territoire.
- Une épreuve pratique : vous devez réaliser une mise en situation de conduite avec un examinateur.
Les inscriptions se font sur le site de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA). Le coût de l’examen est d’environ 200 euros, mais ce tarif peut légèrement varier selon les régions.
Une fois les deux épreuves réussies, vous recevez une attestation de réussite. Conservez-la précieusement : c’est elle qui vous ouvre la porte de la préfecture.
Préparer votre dossier : rien ne doit manquer
Vous devrez transmettre les documents suivants à la préfecture de votre lieu de résidence :
- Carte d’identité ou passeport, en cours de validité, recto et verso.
- Permis de conduire B, toujours recto et verso.
- Attestation de réussite à l’examen VTC.
- Certificat médical d’aptitude, rempli par un médecin agréé (formulaire Cerfa n°14880).
- Justificatif de domicile de moins de trois mois.
- Deux photos d’identité récentes, au format réglementaire.
Le moindre oubli ou document expiré entraînera un refus, voire une demande de dossier complet à recommencer. Inutile de jouer les acrobates avec une facture de téléphone vieille de 4 mois ou une photo en tongs sur fond de palmiers.
Dépôt en ligne ou physique : selon votre département
La procédure diffère d’un territoire à l’autre :
- Certaines préfectures demandent un dépôt via le site Démarches Simplifiées. L’interface est austère, mais le dépôt est immédiat.
- D’autres exigent encore le dépôt en personne ou par voie postale.
Dans tous les cas, le traitement commence à la réception du dossier complet. Si une pièce est manquante ou non conforme, le compteur reste bloqué.
Le paiement : ne ratez pas cette étape
La demande est payante. Comptez environ 60 euros, mais le montant exact dépend du département. Vous paierez directement en ligne, via la plateforme de la préfecture. Aucun paiement en espèces n’est accepté. Même pas si vous proposez l’appoint.
Pensez à conserver le justificatif de paiement. Il pourra vous être redemandé si votre demande rencontre un obstacle.
Délai d’obtention : patience, mais pas trop
Le délai maximal pour traiter votre dossier est de trois mois. Dans la réalité, certaines préfectures délivrent la carte en quelques semaines, d’autres mettent plusieurs mois.
Une fois délivrée, la carte est valable sur tout le territoire français. Vous n’avez donc pas besoin d’en demander une nouvelle si vous travaillez dans plusieurs régions.
Cependant, en cas de déménagement, vous devrez mettre à jour votre adresse sur le registre VTC via votre espace en ligne. C’est rapide, mais indispensable.
Perte, vol ou renouvellement : rebelote
Si votre carte est volée ou perdue, il faut reprendre la procédure depuis le début. Cela implique :
- Nouvelle demande auprès de la préfecture.
- Paiement à nouveau des frais.
- Production d’une déclaration de perte ou de vol (obligatoire).
En cas de renouvellement pour fin de validité, le processus est plus fluide, mais il reste essentiel de respecter les délais, au risque de vous retrouver temporairement dans l’impossibilité d’exercer.
À chaque étape, la rigueur est votre meilleure alliée. Être VTC, c’est transporter des passagers, mais c’est aussi transporter une image : celle du sérieux, dès la demande de carte.

