La question du statut, on le sait, change tout. Et dans le métier de taxi, cela commence par là : êtes-vous salarié, ou indépendant ? La réponse détermine vos droits en matière de chômage, de retraite, de maladie, et même de congé paternité. En 2025, le cadre réglementaire évolue, notamment avec la nouvelle convention d’assurance chômage entrée en vigueur le 1er janvier. Voici ce que vous devez savoir pour ne pas naviguer à l’aveugle.
Deux statuts, des mondes
Le chauffeur salarié est rattaché au régime général. Il bénéficie de l’assurance maladie, de la retraite complémentaire, de l’assurance chômage. Et comme tout salarié, ses cotisations sont prélevées sur sa fiche de paie.
Le chauffeur indépendant, lui, peut exercer en micro-entreprise, en EURL, ou en SARL majoritaire. Il relève de la Sécurité sociale des indépendants. Et surtout : il ne cotise pas à l’assurance chômage. Aucune allocation si l’activité s’arrête brutalement.
L’assurance chômage en 2025 : ce qui change
Pour les taxis salariés :
Depuis avril 2025, l’allocation chômage est mensualisée sur 30 jours fixes. Fini les différences selon la longueur du mois. Autre nouveauté : si vous reprenez un emploi mais que vous le quittez au bout de 88 jours maximum, vos droits initiaux sont conservés. Avant, la limite était de 65 jours.
Enfin, pour les chauffeurs seniors en formation, la durée d’indemnisation est prolongée.
Pour les taxis indépendants :
Rien n’a changé. Toujours pas d’ouverture de droits au chômage par défaut, puisque le statut reste celui de l’auto-entrepreneur.
Comment se protéger quand on est indépendant ?
Il existe des assurances chômage volontaires, proposées par des assureurs spécialisés. Elles sont chères, mais peuvent éviter le pire.
Autre solution : l’assurance perte d’activité, qui peut couvrir l’arrêt de travail, l’incapacité ou la baisse de chiffre. Les montants dépendent du contrat et des garanties souscrites.
Couverture maladie et arrêts de travail
En cas d’arrêt maladie :
- Un salarié est indemnisé à partir du 4ᵉ jour.
- Un indépendant a droit aux indemnités journalières, mais avec un montant souvent inférieur. Pendant la crise sanitaire, des dispositifs dérogatoires avaient été mis en place, comme une prise en charge immédiate.
En cas de maternité ou paternité :
- Une salariée touche des indemnités selon les règles classiques.
- Une indépendante perçoit des forfaits journaliers et une allocation de remplacement, souvent plus limitée.
Retraite : ne pas s’endormir au volant
Un salarié cotise automatiquement à la retraite de base et à la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO. Il accumule des droits régulièrement, sans avoir à s’en occuper.
Un indépendant cotise également à une retraite de base et complémentaire, mais avec des taux souvent plus bas. Il est donc recommandé de prévoir une épargne privée, pour compléter au moment de partir.
Anticiper les coups durs : ce qui existe déjà
Pour faire face à une baisse d’activité, plusieurs dispositifs sont mobilisables :
- Report des cotisations sociales via l’URSSAF.
- Réestimation des revenus en cours d’année pour baisser les acomptes.
- Prise en charge partielle de cotisations en cas de situation critique.
- Aides exceptionnelles, comme celles accordées pendant la crise du COVID.
En complément, il est possible de souscrire à :
- Une garantie accidents de la vie.
- Une prévoyance pro (en cas d’incapacité ou d’invalidité).
- Une assurance perte d’exploitation (très utile en cas d’accident, d’incendie ou de suspension administrative).
Conseils pour bien s’outiller en 2025
Si vous êtes salarié, pensez à consulter votre compte France Travail pour vérifier vos droits chômage.
Si vous êtes indépendant, consultez régulièrement les mises à jour sur urssaf.fr et service-public.fr.
Dans tous les cas, mettez en place une épargne de précaution.
Et surtout, ne négligez pas les mutuelles santé pro. Ce métier est exigeant : mieux vaut être bien couvert.
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